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Critique de Isabelleaimelire


Un album pour faire comprendre aux jeunes enfants à partir de 3 ans comment appréhender la différence.
Le héros du livre dont on ne connait pas le prénom se réveille en pleine nuit avec des bois de cerf sur la tête. Il ne sait bien sûr pas quoi faire à part se recoucher pour savoir s'il n'a pas rêvé. le lendemain pourtant, les bois sont toujours là bien plantés sur sa tête, impossible de les enlever. Il oscille entre la colère, la peur ou la tristesse et se demande :
S'il va oser aller à l'école avec cette tête, s'il faut qu'il essaie de cacher ces effroyables appendices et combien de temps se passera avant que ses copains ne s'en aperçoivent ;
S'il doit aller voir son papa pour qu'il lui scie ses bois, et si ce dernier acceptera de le faire ;
S'il doit aller chez le médecin avec sa maman pour qu'il l'examine et si celui-ci aura une solution.
La première partie de l'album est entièrement écrite sous forme de questions qui s'adressent directement au lecteur, une façon de le mettre immédiatement dans la peau du petit garçon de l'histoire qui n'est sciemment pas nommé. Il faut impliquer l'enfant dans la situation dès le départ :
« Que ferais-tu ? », « Te mettrais-tu en colère ? », « Aurais-tu peur ? » « Serais-tu triste ? », etc. sont autant de questions qui interpellent le jeune lecteur.
Dans la deuxième partie de l'album, tout bascule. Celle-ci est d'ailleurs introduite par une question primordiale de l'histoire : « Tenterais-tu d'en tirer le meilleur parti ? »
A partir de là, le petit garçon cherche tout ce qu'il pourrait faire avec ses bois, de quelle façon positive il pourrait les utiliser :
Porte manteau, perchoir à oiseaux, jouet avec anneaux, arbre de Noël, etc.
Ils pourraient même lui rapporter de l'argent s'il les utilisait pour faire des numéros spectaculaires.
Il pourrait tout simplement rencontrer quelqu'un qui lui ressemble et qui pourrait le comprendre et, pourquoi pas, fonder un club, le club des « cerfs tête ».
A la fin de l'histoire, il comprend que sa singularité peut être positive et qu'il n'est pas le seul à être différent. La deuxième phrase très importante de l'histoire vient en conclusion sur une double page où l'enfant peut voir, outre l'enfant avec ses bois, plusieurs personnes « différentes » : une personne âgée, un enfant noir, un handicapé, un trisomique, etc. Elle dit : « Car en fin de compte nous sommes tous uniques ».
La dernière page pose directement la question au lecteur pour l'inciter à continuer à réfléchir : « Et dis moi, toi, que ferais-tu si tu te réveillais chaque matin avec quelque chose d'aussi bizarre sur la tête ? ».
Dans ce grand album, on voit que Guido van Genechten, auteur de nombreux livres bien connus comme Qu'y a-t-il dans ma couche, sait parler aux enfants. Il utilise des couleurs douces dans les tons pastel de bleu et de marron. le personnage principal est un petit bonhomme qui a l'air très sympathique avec sa bouille toute ronde et l'idée même du livre ainsi que la façon dont elle est introduite par toutes ces questions est vraiment intéressante.
Un seul petit bémol : le cliché du papa qui scie du bois et de la maman qui s'occupe des enfants… c'est moyen mais on va dire que ce n'est qu'un détail…


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