Je dois le dire, je ne suis pas un fan de van Hamme et pourtant cette BD est sans doute l'une de celles que je préfère. Dystopiques les courtes histoires que nous découvrons finalement liées entre elles parlent d'un monde sans espoir.
Car au final, c'est de cela dont il est question, des entreprises toutes puissantes, des états omniprésents, du contrôle autoritaire autant qu'insidieux sur l'ensemble de nos vies.
Il parle aussi des ruptures dans l'ordre quotidien, de ce flic qui se rencontre que quelque chose ne tourne pas rond, de cette femme qui essaie de vivre en dehors d'une sécurité sociale intrusive, de ce vieux qui ne supporte plus les loisirs qu'on lui impose. Il parle de ces cassures dans l'ordre social, des ces rebellions au milieu de l'apathie générale... d'hommes ordinaires, serviteurs volontaires, que le hasard projette dans les marges.
le hasard ou autre chose ?
Parce qu'au final la morale de l'histoire est aussi que la Révolution elle-même est contrôlée. Deux décennies avant Matrix, nous rencontrons un système totalitaire qui organise son renversement pour se permettre de subsister.
Mais finalement, ce n'est pas le principe révolutionnaire en lui-même qui est critiqué, ceux sont ses figures de prou trop encline à se joindre aux autres puissants. Les révolutionnaires honnêtes finissent duper par le pouvoir qu'ils ont concédé à un leader.
Je ne connais pas tellement l'oeuvre de van Hamme (au-delà des quelques Largo Winch que j'ai pu survoler), mais je me demande s'il n'y a pas derrière ces textes un fond de socialisme libertaire.
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