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Citations sur Le soi hanté : Dissociation structurelle et traitement .. (103)

Jonathan, qui souffrait d'un ESPT complexe, réalisait progressivement son douloureux passé d'enfant maltraité. Il se sentait plus présent en général, et plus conscient de lui-même, des autres et de ce qui l'entourait. Il réalisait qu'à cause de son histoire, il lui était difficile de faire confiance, mais il admettait également qu'il n'avait plus besoin d'agir invariablement en fonction de cette méfiance. Son thérapeute et lui mirent au point des signaux qu'il pouvait utiliser pour savoir s'il pouvait faire confiance à quelqu'un, et il apprit à avancer prudemment dans la confiance, progressivement, à son propre rythme. Il apprit que la plupart des gens ne sont pas violents, et il apprit à avoir des amis. Jonathan était davantage capable d'entrer en contact avec les gens dans le présent. Il se sentait également plus optimiste à propos de son avenir, et ne redoutait plus un effondrement qui le laisserait incapable de s'occuper de lui-même.
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Les survivants ont besoin de beaucoup d'aide pour personnifier leurs expériences, à la fois sur le moment et dans la durée. Il s'agit là d'une composante essentielle de la réalisation, qui sera développée tout au long de la thérapie. On soutiendra l'élévation du niveau mental de toutes les parties dissociatives jusqu'au moment où elles pourront personnifier les expériences d'autres parties. Chaque partie doit donc, en dernier ressort, être capable de réagir au moment présent que vit la personne tout entière et à son histoire globale, et pouvoir dire : "Voilà ce que j'ai vécu, ce que j'ai ressenti, il s'agit de mon corps, de mon histoire."
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Des formes graves de non-réalisation se produisent non seulement chez les individus et dans les familles, mais dans la société au sens large. Par exemple, l'indignation est générale devant la maltraitance, mais les survivants se voient offrir peu de solutions de traitement, alors que l'on sait que les maltraitances infantiles ont souvent des conséquences désastreuses tout au long de la vie de la personne. Notre société semble avoir une conscience dépersonnalisée, dans laquelle les gens peuvent se sentir à l'aise parce qu'ils sont assez conscients pour reconnaître qu'il y a un problème, mais pas assez pour exiger des changements difficiles et compliqués à mettre en oeuvre, au plan social et interpersonnel.
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En fait, l'absence de soutien social est considérée comme un facteur majeur de vulnérabilité dans la traumatisation permanente [...]. A la vérité, les survivants sont souvent entourés de personnes qui sont elles-mêmes dans l'incapacité ou dans le refus de réaliser l'impact de la maltraitance et des négligences.
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La réalisation consiste à faire de nouvelles connexions entre l'univers qui nous entoure et notre sentiment d'identité, qui produisent en retour des modifications de notre identité et de notre univers. En cela, elle joue un rôle prédominant dans la continuelle "construction" de notre personnalité.
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Le problème central de la traumatisation est le fait que les survivants n'ont pas pu réaliser complètement ce qui leur est arrivé, et la façon dont cet événement affecte leur vie et leur identité. En d'autres termes, l'incapacité à réaliser est constituée de multiples façons de ne pas connaitre un traumatisme psychique massif [...]. En fait, les traumatisés chroniques ont souvent des difficultés de réalisation non seulement l'égard de leurs vécus traumatiques, mais aussi dans la vie de tous les jours.
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Il est plus facile de lier des expériences lorsqu'elles sont similaires que lorsqu'elles sont différentes. Les survivants, par exemple, ont souvent tendance à associer les expériences relationnelles négatives qu'ils ont connues au fil du temps avec de nombreuses personnes différentes, et ils ont en conséquence plus de difficultés à remarquer les expériences de relations positives qui se poursuivent dans la séance de thérapie.
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Les survivants ont un problème majeur : leur sentiment d'identité est trop restreint et trop rigide au sein des parties dissociatives, parce qu'ils l'ont produit à partir d'une gamme trop limitée d'expériences et de systèmes d'action, en laissant de côté trop d'éléments de leur histoire. Lorsqu'ils n'arrivent pas à lier de façon adéquate des actions avec un sentiment d'identité, ils éprouvent des symptômes de dépersonnalisation. Par exemple, lorsqu'Irène touchait son ventre ou son sexe, elle avait l'impression qu'il s'agissait du corps de quelqu'un d'autre. Elle savait que c'étaient les siens, mais ce n'est pas ce qu'elle ressentait.
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En général, on parle de son "moi" comme de l'agent de l'intégration : "J'intègre mon expérience." Mais en réalité, le "moi" n'intègre pas l'expérience : il est plutôt le produit d'actions intégratives [...]. Un sentiment d'identité unifiée émerge lorsqu'on a intégré, inconsciemment et consciemment, les nombreux "moi" ou "états du moi" qui font partie du développement normal [...], et dont nous avançons ici l'idée qu'ils sont construits en grande partie sur différents systèmes d'action, avec leurs sous-systèmes et leurs modes, ou sur des constellations de ces systèmes d'action. Les patients souffrant de dissociation structurelle d'origine traumatique n'ont pas pu effectuer correctement les actions intégratives qui créent et entretiennent un sentiment globalement homogène et une personnalité cohérente.
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Les survivants s'adaptent mieux lorsqu'ils peuvent investir leur énergie dans la réalisation que l'événement traumatique s'est produit. Cet objectif leur demande de réaliser qu'on ne peut pas changer ce qui est arrivé, que cet événement a profondément affecté leur existence, mais qu'il n'est pas en train de se produire maintenant. Réaliser que l'événement traumatique s'est produit est une action très difficile, qui demande un niveau mental élevé. Elle mène à un deuil douloureux de tout ce qui a été perdu, lequel réclame aussi un niveau mental élevé. Une grande partie du traitement des survivants de traumatismes chroniques est orientée vers le développement de ce niveau mental.
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