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Critique de brigittelascombe


"A un moment donné, je me suis souvenue que quelqu'un avait écrit: "Vivre est différent",mais je ne savais plus qui.En tous cas, j'ai trouvé que c'était juste, et j'étais sûre que je n'y aurais jamais réfléchi si je n'étais jamais partie".
C'est ce départ d'Allemagne, à l'heure où le Mur n'est plus, où "l' Est est l' Ouest", c'est ce retour à la vie d'une Allemande à la personnalité gommée par des années d'interdits et de choses vues "qu'elle aurait mieux fait de ne pas voir" que relate d'une voix d'automate Birgit Vanderbeke (considérée comme un écrivain majeur en Allemagne, traduite dans le monde entier).
Mon mot d'automate n'a rien de péjoratif, ce sont les répétitions: "j'ai dit", "il a dit", "je me suis dit" de femme conditionnée sans réelle identité dont on suit le cheminement de pensée (acte-pensée-émotion-réflexion) à travers mots; qui me font l'employer.
D'où le talent de l'auteur qui nous donne à voir l'arrivée dans le sud de la France d'une femme (réalisatrice d'émissions radio "Devine ce que je vois" pour enfants du style "Picasso pour les enfants") anesthésiée qui subit. Rien n'est nommé au départ. Elle s'appelle "je". "Je" a "l'enfant" qui ne sera Nicola puis Nico qu'après la rentrée scolaire. Elle aura René, son point d'ancrage retrouvé mais un René expert en art international qui va et vient. C'est sa lente intégration dans cette région de vent, d'incendies et de tempêtes (supposée être aux environs d'Arles), entre fatalisme et solitude, dérivant peu à peu vers l'amitié (avec les voisins) et le "Devine ce que je vois" avec son compagnon, qui nous est donnée à voir comme une devinette. Voient-ils la même chose, alors que la peur des tournesols fous de van Gohg s'estompe peu à peu.
Devine ce que je vois, à mots couverts, oppose la liberté de penser au diktat des systèmes répressifs qui conditionne un être au point de laisser s'installer des intrus,de se laisser critiquer,envahir,dominer...jusqu'à ce qu'un déclic le pousse à dire: stop! Mais sans départ, y aurait-il eu un stop possible?
Un livre, sujet à réflexions, qui remue car il parle renaissance et regain car "Vivre est différent".
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