Mon frère n'est pas une asperge

Dans le cadre d'un travail scolaire, Michaël doit écrire un roman (ou un texte de huit mille mots, ce qui équivaut au même pour un adolescent de 14 ans !). Il se tourne alors vers son jeune frère, Ludovic, et lui demande de raconter son histoire, que lui-même commentera. Ludovic se prête au jeu uniquement parce qu'il s'agit d'une histoire vraie, la sienne. Il a horreur de tout ce qui est fictif, faux, mensonger. D'ailleurs, il y a beaucoup de choses qu'il ne supporte pas, se cachant derrière son armure, et on le découvrira au fil de cette lecture. Et l'asperge dans tout ça ? Eh bien Ludovic souffre du syndrome d'Asperger, un distant cousin de l'autisme. Ce roman jeunesse de moins de 200 pages est donc une porte très accessible (pour un jeune public mais aussi pour tous) sur cet univers méconnu pour beaucoup. On y retrouve quelques références au Bizarre incident du chien pendant la nuit, de Mark Haddon, mais ce dernier roman est un peu ardu pour les jeunes adolescents. L'auteure Lyne Vanier s'est visiblement bien documentée pour mener à bien ce projet, d'ailleurs, les ouvrages sur lesquels elle s'est appuyée sont indiqués à la fin. Ce que j'ai aimé de ce roman, c'est qu'on suit Ludovic dans sa vie quotidienne, sur plusieurs mois, ses interactions avec ses camarades de classe, sa famille, les intervenants scolaires, etc. D'ailleurs, les rencontres avec la psychologue scolaire jettent une lumière sur certains de ses comportements (j'ai trouvé très drôle quand il essaie d'accoler aux autres des sentiments qu'il ne maitrise pas lui-même). Bref, c'est très instructif tout en étant agréable à lire. Et les passages de Michaël aussi éclairent. Ce grand frère protecteur apporte un éclairage différent, entre autre, comment on vit avec un membre de sa famille qui souffre du syndrome d'Asperger. Décidément un roman à lire et à faire lire.