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Critique de Sylviemesjeudis


Nicolas est de retour dans son village. Il vient d'être libéré du service militaire. Sa commune est située en Isère, proche de la Mure, à une quarantaine de kilomètres de Grenoble. En montant jusqu'à chez lui, son regard s'arrête sur une stèle de granit qui témoigne d'un événement probablement très important qui s'est déroulé il y a dix ans, en 1964. Roger Raine est la première personne qu'il rencontre, la seconde est Isabelle, une jeune fille de son âge.
Après cette introduction, l'auteur nous emmène dix ans en arrière à la découverte de “l'affaire”. Nicolas a alors 12 ans. le village vit tranquillement son quotidien jusqu'à ce jour du vendredi 9 octobre 1964.
Gérard Louis est fermier, propriétaire de la Pascalette. C'est un homme violent que personne n'apprécie, surtout depuis 1944 où il aurait collaboré avec les Allemands, mais sans véritable preuve. Un intrus est entré dans sa propriété. Depuis quelques jours, il s'en inquiète. Il s'est doté d'un nouveau chien plus hargneux que les autres pour la défendre. Sa mère, Julie Louis, est cloîtrée dans une chambre au troisième étage, paralysée à la suite d'une chute dans les escaliers il y a 15 ans. Bernadette s'occupe d'elle et de la ferme. Elle n'a pas de famille. Son patron use de relations sexuelles avec elle qu'elle accepte malgré tout parce qu'il lui a promis de la rendre riche. Avant son accident, Julie Louis habitait la maison de Roger Raine qui en est maintenant locataire.
L'histoire nous révèle que le village n'est pas si tranquille que cela. Roger Raine, le directeur de l'école primaire, célibataire, la cinquantaine, vient de faire une chute dans sa cave qui le conduit à l'hôpital de la Mure dans un état sérieux. Il est persuadé qu'il a été poussé, mais personne ne le croit, excepté peut-être son ami le capitaine Milloud, gendarme. Il n'y a pas de brebis galeuse dans la commune.
Martine Peyrin et Jacqueline Sigaud sont institutrices. Pendant l'absence de Roger Raine, il est fait appel à l'ex-directeur, François Cogne, qui prendra en charge les grands du certificat d'études de 13 à 15 ans. Il a 75 ans, 15 années de retraite après avoir mené une éducation à la dure. Les enseignants feront appel à un remplaçant qui s'occupera des petits.
Le père de Martine, Henri Peyrin, est le médecin du village, ami de Roger Raine. Martine a 28 ans, elle est aimée de tous les enfants. Elle tentera d'apporter son soutien à Nicolas pendant l'absence du directeur.
Isabelle Moulin se trouve dans la classe de Nicolas. Elle a 11 ans. Elle essaie de s'en faire apprécier, mais il refuse son approche, il se montre avec elle, en apparence, aussi indifférent qu'avec les autres élèves.
Nicolas, sans famille, a été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance et confié à un fermier qui l'exploite, Michel Mathieu, alcoolique, relativement violent pendant ses prises d'alcool. Sa femme, Francine, 30 ans, usée par cinq grossesses, est présentée comme une personne blasée, indifférente à tout. Elle n'est pas très fidèle. Tom, le commis de la ferme, s'entend bien avec Nicolas et essaie toujours d'alléger sa tâche. Nicolas, après l'école, étudie chez Roger Raine qui a compris sa soif d'apprendre et qui lui apporte un cadre affectif et des repères. Il envisage son adoption. Nicolas est abattu de savoir son instituteur hospitalisé. C'est un enfant fragile, discret, silencieux et solitaire, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement et ne veut pas attirer l'attention sur lui. Il a un passé lourd de placements, il a juste une photo de sa mère et une vieille écharpe jaune qu'il garde comme un fétiche. Il aime sortir la nuit, monter sur les toits, dans les arbres, pour épier les habitants de la commune à l'aide d'une paire de jumelles qu'il a trouvée dans une décharge. Nicolas décide de visiter la cave de Roger Raine, il mène son enquête en quelque sorte. L'exploration de l'escalier lui prouve qu'un acte malveillant a été commis. Ses sorties nocturnes lui feront découvrir tout ce qui se trame dans la commune, ainsi que les auteurs de malveillances. Mais ne dévoilons pas la suite...
Les personnages sont magnifiquement décrits avec leurs attitudes, leurs sentiments, leurs expressions. Celui de Nicolas est attachant. L'auteur nous met en présence des conséquences dues à une enfance menée sans amour : destruction de l'attachement et de tout acte qui risquerait de faire souffrir une seconde fois, manque de confiance en les autres, isolement, réserve.
Tout le livre est imprégné de la vie quotidienne. Chacun y a une place particulière. Il vit par la description complète qu'en fait l'auteur et à travers Nicolas et sa paire de jumelles. Il y a de belles pages visuelles sur les acrobaties de Nicolas pour rejoindre ses postes d'observation. Deux rues sont importantes pour lui : la rue du Puits, celle de Roger Raine, et l'impasse des Lys, celle de Martine Peyrin.
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