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Critique de Colchik


Le commissaire Adamsberg quitte à nouveau le lieu d'exercice habituel de ses fonctions pour se rendre en Normandie, dans le petit village d'Ordebec. En effet, une vieille femme, Mme Vendermot, est venue le voir à Paris pour lui faire part de ses craintes, elle est persuadée que la sécurité de ses enfants est menacée. Sa fille Lina a vu l'Armée furieuse, une cohorte malfaisante qui emprunte certains chemins la nuit et, parmi dans ses rangs, elle entraînait L'herbier, un chasseur détesté des villageois pour sa cruauté, mais aussi un maître-verrier et son cousin pépiniériste, tous deux soupçonnés de meurtre, ainsi qu'un quatrième individu non identifié. le commissaire, bien que peu convaincu par un récit aussi vague, se décide à aller voir sur les lieux.
Fred Vargas retrouve ici les ressorts habituels de ses intrigues et la galerie de personnages pittoresques qui les accompagnent. Bien entendu, le suspense s'amorce avec un récit qui plonge d'emblée dans le surnaturel. L'Armée furieuse et la Mesnie Hellequin appartiennent à la tradition orale populaire et leurs apparitions horrifiques remontent au Moyen Âge. Les âmes noires, les damnés sont emportés par cette troupe de morts-vivants et ceux qui apparaissent dans son cortège sont voués à une mort rapide et violente. La campagne normande semble abriter bien des superstitions qui terrorisent les habitants. Les protagonistes de l'histoire sont à la hauteur de la légende noire. Les quatre enfants Vendermot qui vivent à l'écart du village sont tous plus étranges les uns que les autres. L'un est né avec six doigts à chaque main, un autre ne consomme que des insectes, un troisième croit que ses os sont en argile, quant à Lina, elle a des visions néfastes. Adamsberg fait aussi la connaissance d'une vieille femme, Léo, première comtesse d'Ordebec, chez qui il prend pension, avant qu'elle ne soit sauvagement agressée, après la découverte du cadavre de L'Herbier.
Soucieux de mettre un certain Momo-les-mèches-courtes au vert, Adamsberg se replie sur la Normandie en compagnie de ses fidèles Veyrenc (le faiseur de vers) et Danglard, tandis que son fils Zerk – nouveau venu depuis l'opus précédent – joue les estafettes. C'est que le commissaire a plusieurs fers au feu : une affaire de pigeon martyrisé, un vieillard milliardaire brûlé vif dans une voiture et maintenant des meurtres en série à Ordebec. Assisté du commandant de gendarmerie Emery, descendant du maréchal Davout, il tente de mettre un peu d'ordre dans toute la pagaille qu'il a semée.
L'histoire se déroule donc selon le protocole habituel de Fred Vargas : un peu d'épouvante, une bonne dose d'excentricité, une poignée de vieillards attachants et efficaces (elle pourrait à elle seule plaider pour la réhabilitation du troisième âge), des meurtres en rafale, un cadre désuet et campagnard, du bon sens paysan et de l'érudition à fortes doses. Mais, ce qui passait pour de l'originalité commence à la longue à devenir un canevas un peu trop prévisible. Bien sûr, il ne faut rechercher aucune vraisemblance : un commissaire qui fait évader un suspect, des cadavres qui s'accumulent sans que la presse et la télévision ne relaient les faits, un médecin qui fait des miracles en prison et dehors, et Rétancourt en comptable de choc chez les riches, tout se plie aux facéties de l'auteur. Mais, le « pelleteur de nuages » commence un peu à fatiguer et nous aussi.
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