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Critique de allard95


Cet excellent livre n'est pas un roman, mais un livre présentant la vie de Roger Casement, diplomate Irlandais de la fin du XIX° siècle. Lors de missions au Congo, puis au Pérou, il découvrira et dénoncera l'exploitation des indigènes dans les sociétés d'extraction du caoutchouc. En raison de son rang, il obtiendra la prise de conscience du problème par les gouvernements belge et anglais, (qui voyaient arriver les navires pleins de la matière extraite, sans se poser beaucoup de questions sur les conditions dans lesquelles elle était obtenue....) et la condamnation de certains responsables. C'est le bon côté de la face du personnage. Mais il fera aussi un rapprochement hasardeux entre la colonisation africaine et sud américaine d'une part, et la situation de l'Irlande d'autre part, Anglaise depuis des siècles il est vrai. Et il aura pour idée fixe de "libérer" son pays de la domination britannique. Le problème est que nous étions alors au début des années 1910, que la guerre mondiale menaçait, et que l'Allemagne était l'ennemie de l'Angleterre. Les ennemis de nos ennemis pouvant être nos amis, Casement se retrouve à Berlin, en 1915, pour négocier une aide allemande pour mener une insurrection anti-anglaise à Dublin. Il est difficile, dans ces conditions, d'appeler cela autrement que de la collaboration. Ses actions, et celles d'autres révolutionnaires, conduiront à l'insurrection de Pâques (avril 1916), écrasée par la police anglaise. Plusieurs de ses camarades passeront au peloton d'exécution. Et lui sera jugé, condamné, et exécuté. Peu nombreux furent ses défenseurs, d'autant plus que l'homme était homosexuel, qu'il avait écrit des cahiers torrides, narrant ses rencontres avec les indigènes, des relations "de rue" avec beaucoup d'hommes, sans parfois se soucier de leur âge (comprenez: certains étaient adolescents), et parfois en payant. L'existence de ces cahiers n'a pas aidé Casement. L'histoire retiendra le meilleur, le défenseur des opprimés, et tentera de trouver des circonstances atténuantes au militant indépendantiste qui croyait que la fin justifiait les moyens.
D'un point de vue littéraire, ce récit est parfait: Mario Vargas Llosa, par son style, par la conduite extrêmement maîtrisée de son récit, rend cette lecture et la découverte de la personnalité de Casement toute à fait passionnantes.
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