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Critique de aski2


Je découvre cet auteur, peruvien puis espagnol, prix nobel de littérature, membre de l'academie française _ (sans jamais avoir écrit une oeuvre en français) . Proche du parti communiste puis engagé politiquement dans des mouvements liberaux.
Dans ce vrai-faux polar, il décrit par l'intermediaire de ses personnages, la rudesse de la vie andine, région peruvienne abandonnée du pouvoir central de Lima. Les pauvres vigognes sont leur innocent symbole ! Les autochtones, mineurs de compagnie en prochaine faillite , alcoolisants, restent livrés à eux mêmes et, fatalistes, traduisent tout caprice de la nature par la volonté maléfique des Esprits : les huaycos, avalanches rocheuses emportant des villages entiers ou. les disparitions "inexpliquées" d'individus...
"montagnards de merde ! Supersticieux, idolâtres, salauds d'indiens..." hurle, désespéré le lieutenant (ou brigadier ?) Lituma, représentant de l'ordre, missionné  afin de résoudre le mystère de trois disparitions dont celle du muet, gardien de troupeau.
Les bandes armées marxistes du Sentier Lumineux, compliquent et désagrègent encore le faible tissu social.
Des descriptions _ d'atmosphère : paysages, vie quotidienne _ ou de personnes , alternent avec des dialogues entre le naif et amoureux Thomas Careno , garde-civil et le lieutenant (ou brigadier) Lituma. Carenito est amoureux transi et le fait savoir à son interlocuteur. Les scènes ainsi relatées sont décrites en temps réel, créant un style narratif etrange et vivant.
Interfèrent d'obscures personnalités : complexifiant encore les rapports : Dionisio et Adriana , taverniers aux prenoms mythologiques , le Parrain, intermediaire entre l'ordre etabli et les insoumis fuyant les represailles d'éventuels narco-traficants, l'Albinos regardé comme un Pishtaco : Esprit incontournable dont il convient de se méfier... ainsi que les Apus de la montagne.
Les étrangers : ingénieurs , touristes ou bénévoles d'ONG ne sont pas bien accueillis ! sinon massacrés...
La place des femmes dans cette société matériellement et culturellement misérable,
est fantasmée et réduite à une sexualité brutale et sporadique, parfois rémunérée. Aussi la rencontre entre Thomas et Mercedes évoque celui de "la Carpe et du Lapin" : parfaitement improbable. ! Et pourtant...
Le style grossier, voir trivial ? : dans les dialogues uniquement, et correspond aux interlocuteurs ! C'est un langage parlé, à mon avis réaliste dans cette micro société repliée sur elle même . le rythme et les enchaînement d'actions bien soutenus contribuent à cette atmosphère ...anxiogène et peu oxygénée _nous vivons à 5000 mètres et buvons du pisco au comptoir, à en tomber raide ......
Pour vos prochaines vacances ?
Bof, je prendrai des nouvelles de "notre brigadier (ou lieutenant ?) " _encore un anti heros _ par l'intermédiaire de son createur :dans un prochain livre !
Donc: 4,5/5 pour cette découverte littéraire et ce style affirmé.




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