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Critique de andman


andman
14 décembre 2013
Don Rigoberto, un liménien dans la force de l'âge, adore depuis toujours ses grandes oreilles et depuis peu sa nouvelle femme doña Lucrecia, une beauté callipyge de quarante ans.
Cette dernière sort d'un divorce compliqué et renaît à la vie dans les bras de son Babar attentionné. Elle est néanmoins perturbée par son beau-fils, le jeune Fonchito, dont l'attitude à son égard est toute à la fois innocente et équivoque.
Plusieurs domestiques, dont la soubrette Justiniana, entourent cette famille recomposée.

Don Rigoberto est directeur d'une compagnie d'assurances mais ce qu'il assure le mieux chaque jour est son hygiène corporelle et notamment ses ablutions. Il tire un grand bonheur de ses longs moments d'intimité dans les toilettes puis dans la salle de bains, auxquels succèdent invariablement les ébats torrides avec doña Lucrecia qui s'enflamme aussitôt.

Le décor d'« Eloge de la marâtre » est en partie planté, en partie seulement car une pinacothèque est incorporée au roman dans la partie centrale, composée de six peintures pour la plupart célèbres comme « Diane au bain » de François Boucher ou « Vénus, l'Amour et la Musique » du Titien.

Bien qu'il pressente dès les premières pages du roman les germes d'un cocktail explosif, mélange d'innocence feinte et de lubricité avérée, le lecteur ne boude pas son plaisir. Immergé dans cette grande demeure baignée par les largesses de Cupidon, il est sous le charme de la prose truculente de Mario Vargas Llosa.
Les tableaux de maîtres à forte connotation érotique attisent l'imagination galopante de l'écrivain et font l'objet de chapitres spécifiques qui s'intercalent dans le roman. Les scènes picturales sont d'ailleurs plus ou moins en adéquation avec les situations cocasses dans lesquelles se démènent les membres de la famille Rigoberto.

On rit beaucoup à la lecture de ce court roman mais il est bien difficile de trouver la moindre moralité à cette histoire, ce n'est visiblement pas le but recherché par l'auteur.
Entraîné par ses personnages dans une impasse scabreuse, Vargas Llosa s'est toutefois réservé une porte de sortie honorable. le dernier tableau de la pinacothèque est à ce titre particulièrement bien choisi : « L'annonciation faite à Marie par l'archange Gabriel» de Fra Angelico.

Acte de contrition, demande d'absolution ou dernier clin d'oeil malicieux : chacun appréciera comme il l'entend l'ultime facétie de l'écrivain péruvien !
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