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Critique de Sachenka


Décidément, Vassilis Vassilikos n'est peut-être pas un auteur pour moi. Je trouve qu'il est… hermétique? D'emblée, je dois admettre que j'ai éprouvé de la difficulté à embarquer dans l'intrigue qu'il propose, Un poète est mort, et que cela a teinté négativement mon appréciation du roman. Peut-être n'ai-je pas donné toutes les chances qu'il méritait? Ceci dit, ça semble récurrent après quatre ou cinq bouquin, il n'y aura décidément aucune histoire d'amour entre Vassilikos et moi.

Pourtant, la prémisse m'a intrigué. Un auteur/poète fictif, un certain Glafkos Thrassakis, qui aurait vécu loin de sa patrie grecque, en exil volontaire, commence à intéresser les milieux littéraire et universitaire. (Parenthèse : le personnage de Thrassakis apparait dans d'autres nouvelles de l'auteur.) Errant de par le monde, il aurait roulé sa bosse aux États-Unis avant de reprendre la route pour mourir en Nouvelle-Guinée, tué mangé par des cannibales. Impossible de ne pas s'intéresser à un filon aussi original.

Le narrateur, un chercheur, un universitaire (peut-être un double de l'auteur Vassilis Vassilikos lui-même) est intrigué par cette fin horrible mais il est surtout un grand amateur de l'oeuvre de Thrassakis. Il se lance dans des recherches pour tenter de mettre la main sur certains de ses manuscrits inédits et, incidemment, retrace les pas de l'auteur, revisite des moments-clé de son histoire. Pourquoi Thrassakis erre-t-il de par le monde? Où sont ses oeuvres posthumes? Que cachent-elles? Dévoilent-elles sa personnalité, des thèmes inavoués? Et, par extension, de Vassilikos lui-même? Lui-même vécu un exil politique, forcé, à la fois volontaire et involontaire. de plus, on découvre que Thrassakis est le pseudonyme de Lazaros Lazaridis (on ne peut ignorer la relation avec l'auteur Vassilis Vassilikos). Plusieurs degrés de métaphysique ici…

Dans tous les cas, les débuts de cette enquête, si je puis m'exprimer ainsi, m'a tenu intéressé... un certain moment. Puis, ça s'est gâché un peu. Ou, disons, le narrateur s'est mis à ratisser tellement large que mon intérêt s'est grandement atténué. On perd de vue Thrassakis pour être entrainé dans plein de considérations politiques et sociales. C'était beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais, que ce à quoi j'étais disposé à lire.

En effet, ce roman est truffé de références à la politique et l'actualité (des années 1960-70) grecque. Je me sentais submergé par toutes ces informations qui me passaient au-dessus de la tête mais que je sentais importantes. C'était comme si je nageais dans un océan sans repères. Ceci dit, je n'avais pas envie de me lancer dans plein de recherches moi-même, de rester branché à Wikipedia pendant ma lecture. Ce roman ne m'intéressait pas assez. Quand je pense que la traduction française de ce roman a été amputée de plusieurs parties que les non-Grecs risquaient de ne pas comprendre. Ouf! En effet, Un poète est mort est en fait un triptyque composé de trois romans parus séparément en version originale grecque (1) Mythistoire ; 2) le retour de Lazaros ; 3) Berliner ensemble) mais d'une seule venue en français. Sage décision…

Visiblement, Un poète est mort est l'oeuvre d'une vie, complexe et compliquée, elle constitue le summum de sa carrière. Malheureusement, elle ne m'a pas convaincue.
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