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Critique de Kickou


Il y a les petites musiques de nuit, les chansons douces, les rocks arounzecloque, les mélodies en sous-sol ... Et puis, il y a la Symphonie Grabuge, avec tambours et trompettes, coulées de cuivres, larsens et cymbales qui s'emballent ; le genre de zik dont on se souvient longtemps, qui vous laisse des acouphènes. Bon, je vous avoue ; plusieurs fois j'ai failli lâcher l'affaire, lire jusqu'au bout ce roman, c'est une gageure ; mais ça valait le coup. Comme dans toutes bonnes symphonies il y a plusieurs thèmes. le premier, nous conte façon Rabelais (en vieux françois), les bouffonnes zaventures du Baron fictif : Arthur de Monstatruc et de son valet Brancouillu, en leur castel gascon. Ils ont fort à faire avec la baronette dévergondée, fille du premier, amante du second, et de l'arrivée du tégévé, de la société de con-sommation sur leur domaine de Montallier (la visite au supermarket est un summum). Et voici le deuxième thème de cette polyphonie : les digressions de Charlie Floche, l'(h)auteur du bouquin que tu es en train de lire ; son môme autiste, son épouse aimante, la sombritude de la vie comme elle va ... Les affres du créateur, ses personnages qui revendiquent ... Puis un troisième mouvement se fait entendre, plus doux, plus nostalgique (Adagio, je crois qu'on dit) ; Jean Vautrin himself, nous raconte quelques anecdotes de sa vie, sa rencontre avec Raymond Queneau (le papa de Zazie (celle du métro)), son travail dans le cinoche, avec Roberto Rossellini en Inde ... Bref il autobiographise. Entre ces grands thèmes, des gimmicks entêtants ; Pub ! Actualités mortifères (celles des 90's), fondus enchaînés, le fric-roi, le manque d'amour et d'humanité ... Et puis un refrain aussi : La fin d'siècle - celui d'avant - finalement, on l'a passé ... celui-là. Avec Vautrin, la langue française s'autorise des loufoqueries drolatiques (ou pas), des libertés chéries, on pense à Louis-Ferdinand pour la nuit, à San-A-Dard pour la gaudriole. Page 190, un solo de flûte, spécial pour le lecteur (ouais, c'est pour moi !) «Voilà le présent qui se ramène ! C'est vous qui lisez par-dessus mon épaule ! Et ce qui va manquer d'amour ou de haine dans ce livre est beaucoup plus important que tout ce qui va suivre. Parce que c'est ce que je vous demande d'ajouter ... La semence de votre propre tumulte ... ». Alors je vous l'avais pas dit ? La lecture de ce bouquin c'est une épreuve mais ; p.348 « je ressens toujours une boyaude envie de raconter par quels obscurs croquignolages l'être humain renaît à l'espoir (...) Même un arbre mort appelle les étoiles ». L'Espoir, voilà peut-être le thème majeur de cette partition ; l'espoir malgré tout.
Allez, salut. ... Et pensez au gel hydro-alcol'hic et mettez votre masque, on sait jamais !
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