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Critique de perucasevecchje


Et l'occupation nazie en fit un héros.

Jean Moulin aurait pu n'être qu'un homme ordinaire : petite bourgeoisie de province, famille aimante, père conseiller général qui le pousse à se lancer dans une carrière qui va l'habiter : la préfectorale.
Ambitieux, carriériste, il cherchera l'entregent, le piston qui lui permettra de gravir tous les échelons.
Préfet, attentif au bien-être des administrés, il saura être loyal, aux ordres du pouvoir en place mais se permettant quelques incartades politiques qui lui valurent le surnom de Préfet de gauche, Préfet du Front populaire.

Jean Moulin ce fut aussi un homme profitant de tout ce que la vie pouvait offrir, souvent jugé superficiel dans la première partie de sa vie, un artiste, maître dans l'art de la caricature (sous le pseudo de Romanin), un amateur d'art, un collectionneur cherchant à découvrir des artistes dans une période à la création foisonnante.

Mais Jean Moulin, alors Préfet à Chartres, fut aussi un homme d'exception qui rencontra son destin quand les nazis entrèrent dans la ville révélant leur barbarie.

Les biographies de Jean Moulin sont nombreuses. Celle de Bénédicte Vergez- Chaignon ne dépare pas: elle fourmille de détails sur le parcours courageux et tragique de ce républicain devenu le symbole de l'héroïsme. Cet homme calibré pour une vie de fonctionnaire dévoué, pour une vie facile a su changer de stature sous la pression d'un contexte particulier : sa lucidité, sa pugnacité en ont fait l'homme d'une entreprise gigantesque et utopique ainsi que l'unique représentant du Général de Gaulle dans cette France occupée qui devait unir tous les maquis et tous les résistants pour se battre de l'intérieur. Il a accompli un travail de titan formalisé par la création du Conseil national de la résistance et ce jusqu'à la terrible fin de « Max ».

Le livre est riche, dense, passionnant quoique déséquilibré, la première partie de la vie de Jean Moulin me semblant plus fournie. Par ailleurs, j'aurais aimé avoir (mais est-ce faisable) plus d'informations sur la traque de Max par Klaus Barbie. Que savaient les nazis ? Quelle perception avaient-ils de cet homme hors du commun ? Comment le cherchaient-ils ?

Autre bémol, les renvois en fin d'ouvrage et non pas en bas de page rendent la lecture inconfortable.
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