AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lafilledepassage


Immersion douce dans ce pays inconnu, longtemps resté à l'écart du monde sillonné et cartographié. Ce petit pays coincé entre deux géants d'Asie (la Chine et l'Inde) intéressés par ses richesses hydro-électriques et ses immenses forêts, protégé par l'obstacle naturel de la chaine himalayenne, a longtemps vécu en autarcie dans un système féodal.

Mais les choses ont (beaucoup) changé depuis quelques décennies …

Et surtout le Bhoutan, en promouvant le concept de Bonheur National Brut en lieu et place du fameux PNB et en posant la question du bonheur des hommes, figure l'une des dernières utopies. En cela il mérite qu'on s'y intéresse d'un peu plus près …

Alors qu'en est-il ? J'ai personnellement du mal à croire que les gens puissent être heureux dans un pays où les immigrés (indiens et népalais en l'occurrence) vivent misérablement au bord des routes et travaillent comme des bêtes de somme … J'ai aussi du mal à croire qu'il suffit d'introduire dans les écoles des séances de contemplation pour éduquer les enfants au bonheur. Certes leur inculquer des notions comme bonté, compassion, attention à soi et aux autres, vivre-ensemble est certainement le terreau d'une vie plus épanouie, plus riche. Mais j'ai bien peur que cela reste au niveau des bonnes intentions … Selon moi il est avant tout essentiel d'apprendre aux jeunes à être libre et à penser par eux-mêmes, même si cela ne conduit pas forcément au bonheur.

Mais la démarche bhoutanaise a le mérite d'exister et de relever le défi. On trouve dans ce petit pays des entrepreneurs, des hommes et des femmes, convaincus que « faire des affaires tout en s'inscrivant dans la politique du Bonheur national brut ne relève pas de la quadrature du cercle. » et qui le prouvent.

Les adeptes de TINA (TINA pour « there is no alternative » (« il n'y a pas d'alternatives »), leitmotiv des néo-libéraux qui justifient ainsi la flexibilisation et la précarisation du travail, l'allongement des carrières, la privatisation des services publics, … imposés par le « marché ») peuvent aller se rhabiller et peut-être commencer à penser à un autre leitmotiv. Rêvons un peu ….


Ce billet est aussi l'occasion pour moi de saluer l'existence de cette collection « l'âme des peuples », dirigée par Richard Werly, qui « s'est lancé dans l'aventure éditoriale après avoir réalisé combien, en Europe et dans le monde, la compréhension mutuelle et la connaissance des racines culturelles et religieuses ne cessent de reculer sous la pression d'une économie toujours plus globalisée et de crises nouvelles et parfois brutales. »
Commenter  J’apprécie          200



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}