En ce temps, les couleurs que je voyais partout ne m'apparaissaient ni toxiques, ni néfastes. Elles venaient colorer l'existence. Elles devaient sûrement déjà signifier quelque chose mais je ne savais pas leur donner un sens. Elles étaient alors inoffensives et transformaient la vie en un monde multicolore.
Lisa, pardonne-moi. Pour Whisky, beaucoup de lait et pas trop de vodka.
- Aahh ! Madame Drancourt. Comment ça va aujourd'hui ? Alors vous partez ou vous rentrez ?
Incontestablement, l'homme du jurassique n'avait pas gagné un neurone pendant mes cinq jours d'absence.
- Monsieur Lefloch, je vais vous donner un moyen mnémotechnique imparable pour savoir si je reviens de vol ou si je pars. Quand je viens de l'extérieur dans mon habit d'hôtesse, c'est que je rentre et quand je sors en habit d'hôtesse, c'est que je pars. Facile, non ?
Je m'en voulais terriblement, j'étais détruite par un chagrin dense et profond, par un manque abyssal de l'autre partie de moi. A cela s'ajoutait la détestation que je m'inspirais, pour n'avoir encore rien su faire de mes pressentiments ! J'avais un don minable, sans mode d'emploi. J'étais une incapable. Je ne comprenais rien. Jamais. Ce n'était pas la première fois... Pourquoi étais-je capable de voir des drames sans pouvoir les éviter ? Étais-je un monstre. D'ailleurs qui étais-je finalement ?
- [...] Les âmes virevoltent de façon incessante autour de nous, autour de la terre, sans cesse, aucune ne nous est attribuée. Ces âmes existent parmi nous par des ondes positives qu'elles propagent. Leur existence est électrique, ces fantômes sont comme des synapses sans cesse en action, ils ne se matérialisent pas, ils ne se pensent pas. C'est leur réminiscence la plus intrinsèque qui vient jusqu'à nous, leur concentration la plus extrême, l'ion de leur existence. Ils fusent de partout comme des feux d'artifice. Imaginez les chances de pouvoir s'adresser à la bonne personne au bon moment, c'est un infime pourcentage.