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Critique de dourvach


Loin d'être une oeuvre bâclée, "Autour de la Lune" [1870] est une oeuvre qui assume la Toute-Puissance de sa fantaisie.

Suite à leurs premières aventures ("De la Terre à la Lune" [1865], sous-titré : "Trajet direct en 97 heures 20 minutes"), Impey Barbicane, le capitaine Nicholl et notre "bon" Michel Ardan ont survécu à l'envol du "boulet" cylindro-conique qui aurait pu leur servir de tombeau (ou de chapelle ardente)...

C'est que le nid douillet de la "Columbiad" en fonte de la péninsule floridienne est désormais bien loin...

Les voici tous les trois désormais LIBRES dans l'espace et ils ne doutent de rien. La troposphère est dépassée : reste, au dehors, l'infini vide d'entre Terre et Lune. Comme d'habitude, ils devisent, observent, supputent et se contrefichent de revenir...

De temps en temps, ils "ouvrent" une écoutille pour faire un peu d'air (ou de vide, plutôt... mais pas trop) ou évacuer une partie de leur bric-à-brac.

Aucun instinct de conservation. "Figures libérées" (bientôt en apesanteur) de ces théâtres des Grands Boulevards parisiens que chérissait Verne en son jeune temps de Rastignac des bords de Loire.

On se donne d'ailleurs, bien volontiers, du "Mon digne ami" dans l'habitacle où aussi – grâce aux talents de Michel Ardan (le Français gourmet) – "ça dîne et ça r-dîne", comme le chantait l'ami Bobby Lapointe...

Bien sûr, les petits défauts du Verne de "Vingt mille lieues sous les mers" (telle l'énumération de cent espèces du "Grand livre naturaliste de Buffon") sont toujours là et il ne manquera pas un bouton de guêtre aux Cirques et Massifs lunaires survolés, dont les mensurations en trois dimensions vous seront "plus que complaisamment" détaillées – chiffrées en toutes lettres (parfois avec virgule) dans leurs unités de mesure correspondantes (lieues, mètres ou kilomètres... ), en ajoutant la mention de leurs inclinaison et orientation...

Et certes, Jack Kerouac fera même calcul avec les noms de lieux de son "On the Road" : une mélopée à la Dylan...

"Scarlet Town" versus "Dark Side of the Moon".

Pierre-Jules Hetzel était "bon Prince", au fond, et fermait les yeux quand notre petit Père Verne ne rechignait pas au "savants remplissages" de ses pages... (Mais, croyez-moi, l'impression de fraîcheur est mille fois plus évidente que face aux turpitudes millimétrées d'un récit besogneux d'Amélie Nothomb...).

Bref, une fois de plus "on se régale" et le top du top est la chute de ce bon J.-T. Maston (à la boîte crânienne rafistolée en gutta-percha), leur complice resté sur Terre, dans les profondeurs du miroir du Télescope des Montagnes Rocheuses (chapitre XXI).

" Hein, si j'avais cassé le miroir ?
– Vous l'auriez payé !

Tout de même, on est triste pour le pauvre Satellite (le chien), bientôt satellisé autour du Projectile-cottage.
Heureusement, Diane survit.
Diane est sa compagne à quatre pattes (Wouf !).
Et les poules d'Ardan, aussi.

Célébrons encore les merveilleuses illustrations d'Emile Bayard et A. De Neuville (gravées par Hildibrand) : l'ensemble texte-images prend ainsi une allure d'éternité et un charme fou.

Le "Primitif" nantais célébré par Julien Gracq est ici en grande forme et, en sa belle naïveté "positiviste", célèbre aussi les vertus pragmatiques du travail en équipe.

Pas de hiérarchies entre "experts" et néophytes.
Un message universel.

Et, certes, pas si bête, en ces temps de suicide programmé de notre chère (fragile) Biosphère par de "gros négligeouilles"....

Et SI la recette d'absorption-épuration de l'excédent de gaz carbonique (CO2 "à effet de serre") dans le projectile du Trio marchait ? Qu'est-ce qu'on attend ?
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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