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Critique de Malivriotheque


L'Américain John Cort et le Français Max Huber mènent une expédition au Congo, en quête d'ivoire. Sur le chemin du retour, en direction de Libreville, leur groupe se fait attaquer par une harde d'éléphants qui les pousse à se réfugier dans l'étrange forêt de l'Oubangui, réputée mystérieuse et difficilement pénétrable. Ayant perdu la recette de leur chasse et le gros de leur matériel, poursuivis par les pachidermes en furie, ils se voient contraints de traverser la forêt pour rentrer. Mais dans cette sylve abondante très peu explorée, d'inquiétants évènements se produisent...

Le pitch promet, mais la forme laisse à désirer. Je ne parle pas du style de Jules Verne, toujours impeccable, mais plutôt du rythme, 20 000 fois (lieues ?) trop lent. Les deux tiers du récit n'abordent même pas le thème du titre. On se voit forcés d'attendre les 70 dernières pages pour ENFIN entendre parler du fameux village aérien. En attendant, ce sont d'incessantes tergiversations concernant l'homme et le singe qui ont pour rôle de tenir le lecteur en haleine.
Il est vrai qu'à l'époque de Darwin, la question générait d'houleux débats. Il est intéressant pour le lecteur d'aujourd'hui de lire l'état des théories à l'époque, mais l'idée de supériorité humaine par rapport à l'animal et surtout par rapport à d'autres formes d'hominidés coince un peu, du moins de mon point de vue, au regard de certaines phrases telles que : " En tout cas, c'étaient des types d'une race particulière, sans doute, affectés du signe "moins" par rapport à l'humanité. ", ou encore " Il convient donc, en prenant les caractères distinctifs de ces trois quadrumanes, sans admettre toutefois que leur cerveau possède les douze millions de cellules et les quatre millions de fibres du cerveau humain, de croire qu'ils appartiennent à une race supérieure dans l'animalité. Mais on ne pourra jamais conclure que l'homme soit un singe perfectionné ou le singe un homme en dégénérescence. ". Même si la science a plus ou moins tranché la question du lien entre homme et singe, le concept d'infériorité, même encore une fois s'il est prouvé notamment du point de vue de l'intelligence en matière d'animaux, me dérange dès qu'il touche le domaine de l'évolution de l'espèce humaine. Rappelons qu'à la même époque de Darwin sévissait encore le concept de "races" chez l'Homme, soutenu par certains anthropologues et autres "spécialistes" de la craniométrie. Bref, je m'égare, mais pas tant que ça...
Peut-être vaudrait-il mieux retenir ce passage, bien plus beau :

" Eh bien, dit John Cort, croirez-vous maintenant, mon cher Max, que ces pauvres êtres se rattachent à l'humanité ?...
- Oui, John, puisqu'ils ont, de même que l'homme, le sourire et les larmes !"

En définitive, au coeur d'un jargon réservé aux anthropologues et botanistes se niche une aventure prometteuse mais lentissime dotée d'une fin qui apporte guère à qui que ce soit.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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