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Critique de saigneurdeguerre


Commençons par Cyril. Ce jeune homme vit dans la dèche la plus complète et peine à trouver un boulot, et pour cause, il ne sait rien faire, n'ayant jamais travaillé et ayant interrompu ses études avant l'obtention d'un titre. La cause ? Enfant issu d'un milieu très précarisé ? Non ! Pas du tout ! Cyril, issu d'une famille bien bourgeoise a perdu ses parents alors qu'il avait dix-huit ans, suite à un banal accident de la circulation. Il ne s'en est pas retrouvé les poches vides pour autant ! Héritier de la très bourgeoise maison familiale, il a aussi obtenu une belle somme en monnaies sonnantes et trébuchantes grâce à l'assurance-vie que son père avait contractée. A partir de là commence sa vie d'enfant prodigue jetant l'argent par les fenêtres en plaisirs multiples et variés, sans se soucier des lendemains, tant et si bien qu'il se retrouva sans un sou… Et sans boulot… Il vivote grâce aux aides de l'état dans une chambre minuscule. Sa seule ambition : devenir écrivain, mais bon, ce n'est pas gagné… Un beau jour, une annonce lui saute aux yeux : on cherche un figurant pour un film…

Loin de Paris, en province, le docteur Pierre Sastre, le seul médecin de cette ville de dix mille habitants, est mourant. Un cancer fulgurant du pancréas est sur le point de l'emporter. Il émet le désir de voir son fils, Grégory, avec lequel il est brouillé depuis cinq ans. Même plus que brouillé ! le motif de cette guerre intrafamiliale ? Les convictions de Grégory, militant écologiste convaincu, qui dénonce les méfaits sur l'environnement de l'industrie locale, l'usine de papier qui appartient à sa famille. C'est son oncle, Michel d'Attricourt, qui la gère. Michel qui est aussi le maire de la ville, et seul candidat à sa réélection. Il faut dire que le tonton Michel tient tout le monde dans ses pognes. Pas un notable qui ne lui soit redevable ! Quant à ses ouvriers, ils apprécient sa générosité. Très paternaliste, le politicien-homme d'affaires, distribue largement l'argent qu'il gagne grâce à son usine. Usine qui pollue aussi bien l'air que l'eau de la région…

Critique :

A l'heure où le moindre polar fait près de trois cents pages et où certains thrillers n'hésitent pas à en compter près de huit cents, voire plus, Dominique Vernier démontre qu'il est tout-à-fait possible de construire et de clôturer de belle façon un thriller en 177 pages !

L'intrigue est vraiment intéressante, alors pourquoi ne pas accorder cinq étoiles ? Deux choses m'ont embarrassé dans la lecture de ce roman. La première, c'est l'absence de certains mots, des confusions entre « et » et « est » et quelques accords qui ont sombré corps et âme. La deuxième, qui entraîne une certaine confusion, ce sont ces sauts dans le temps. J'ai failli me perdre à plus d'une reprise car le roman ne suit pas une ligne du temps continue. Comme chaque chapitre concerne un personnage pour savoir ce qu'il fait ou ce qu'il pense, ces va-et-vient dans le temps nécessitent une grande attention pour ne pas s'égarer.

L'intrigue, elle-même est très intéressante, posant la problématique d'un maire tout puissant puisqu'il est le principal pourvoyeur d'emplois de la région, qu'il a tous les notables dans sa poche, et qu'il indemnise les victimes de son industrie. Lorsque se présente face à lui son neveu, écologiste convaincu, se met en place une belle machination.

Le style de l'auteur est concis… Mais contient tous les éléments essentiels pour rendre le récit captivant… Et rapide à lire.

Dominique Vernier ne se prétend pas écrivain, mais « écriveur du dimanche »… Une sorte de bricoleur amateur de l'écriture… Je lui laisse la responsabilité de ses propos. J'ai lu des écrivains célèbres, célébrissimes même, qui m'ont moins passionné que ce petit (par la taille) roman qui se prêterait bien à une transposition au grand écran.
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