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Critique de clude_stas


Laurent de Boismenu, missionnaire novice, vient en Papouasie pour retrouver un autre prêtre, Odilon Verjus (oui, oui, Verjus comme le jus acide extrait des raisins n'ayant pas mûri). Là, au fond de la jungle, au sein d'une communauté d'anthropophages, les deux hommes vont être confrontés à une série d'événements qui vont sceller leur amitié. A coups de citations latines, ils tentent d'inculquer, aux indigènes, des principes de civilisation occidentale, de la fourchette à l'abstinence, avec des résultats plus qu'aléatoires. Et donc, en vrac, ils rencontrent un énorme crocodile, des oiseaux de paradis, un métis érotomane, un pont suspendu, une ethnologue rousse, un avion accidenté, un riche héritier, les sosies des Blues Brothers. Et les deux prêtres devront faire preuve de bien d'imagination pour éviter l'éradication de toute une tribu de la surface de la jungle.
De l'humour à tiroirs aux gags à répétitions (la traduction du latin, les références religieuses), sur base des clichés des films d'aventures hollywoodiens, cette histoire se joue de ces stéréotypes pour les pervertir à l'extrême. Odilon Verjus est un prêtre atypique, aimant la bonne chair, l'alcool, très probablement le sexe faible. Il reste tolérant face aux coutumes des autochtones, assez éloignées de la bienséance des Occidentaux. du genre « Tu ne mangeras pas ton voisin », si vous voyez ce que je veux dire… Nous sommes donc très loin de tout propos paternaliste, condescendant ou colonialiste. Odilon Verjus est un peu la face obscure de « Tintin au Congo » d'Hergé. Mais il est vrai qu'Odilon Verjus apparaît en 1996, soixante-cinq années après la publication de cette aventure de Tintin.
Ainsi, les sauvages sont-ils bien ceux désignés comme tels ? Face à l'ossuaire de la tribu, un parallélisme est fait avec les catacombes parisiennes… de manière erronée, mais l'essentiel est ainsi exprimé. D'ailleurs, Laurent de Boismenu ne conclut-il pas en disant que les Papous continueront bien sans eux ?
N'empêche que nos deux héros doivent être loin de leurs illustres modèles : Monseigneur Henri Verjus (1860-1892) et Monseigneur Alain de Boismenu (1870-1953), tous deux missionnaires en Papouasie.
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