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Critique de Gwen21


Je suis toujours admirative devant l'écriture donc lorsqu'un auteur me fait l'honneur de me soumettre l'une de ses oeuvres, j'accepte avec plaisir et curiosité. Certes, je ne suis pas encore une grande experte en science-fiction, loin s'en faut, et il est probable que je passe à côté de certains codes du genre mais je suis assez curieuse par nature et éclectique dans mes choix pour m'aventurer dans un univers totalement nouveau comme ce fut le cas ici.

Passons au roman et à mon ressenti.
Nous sommes en plein XXVème siècle et ce qui devait arriver est arrivé : les hommes ont détruit leur planète-mère, la Terre. A force de pollutions et d'inconséquences, la planète Bleue est devenue une poubelle géante où vivent les rejetés, les criminels, les pauvres, bref tous ceux qui n'ont pas pris part au Grand Déménagement qui a permis d'exiler les nantis sur des planètes hi-tech plus vivables voire carrément luxueuses. Voilà pour le décor, très prometteur.

J'ai beaucoup aimé le début du roman avec son parfum de dystopie, et je me suis cru tour à tour dans le film de Jaco van Dormael « Mr Nobody » ou dans le déjà vieillot « Waterworld » de Kevin Reynolds. le rythme m'a paru bon même si suivre deux fils rouges avec des personnages très dissemblables m'a un peu surprise au départ, donnant un côté un peu haché à la narration, surtout que le lecteur fait finalement rapidement (et un peu facilement) le lien entre les deux, sans que l'auteur donne l'impression de vouloir particulièrement ménager le suspense.

Tout au long de ma lecture, j'ai alterné chapitres qui m'ont intéressée et chapitres qui m'ont davantage ennuyée (car je ne voyais pas ce qu'ils apportaient à la finalité du récit). J'ai été particulièrement curieuse et attentive pour tout ce qui touchait la Terre mais j'ai trouvé que les descriptions de Bernard Viallet restaient malheureusement assez superficielles avec, parfois, quelques incohérences qui m'ont gênée. Par exemple, on part du principe qu'il n'y a quasiment plus ni agriculture ni industrie sur la Terre, que les gens meurent de faim et que la moindre goutte d'eau vaut de l'or et pourtant, à plusieurs moments, les protagonistes trouvent assez facilement de quoi se sustenter avec des aliments parfois incongrus dans le contexte comme des bonbons.

Le personnage de Kader est original et tient la route psychologiquement parlant ; c'est moins évident pour John Bénédict et Desmonde, de mon point de vue. Sans être désagréable, ma lecture a été dans l'ensemble assez poussive. Je crois pouvoir en analyser la principale cause : ma difficulté à comprendre le positionnement du ton du roman. Je m'explique : pendant quasiment toute ma lecture, je me suis demandé si l'auteur ne voulait pas en fait brosser une caricature voire une parodie de notre société plutôt qu'un roman d'action. Ce sentiment d'être face à une satire sociale m'a semblé flagrant à de très nombreuses reprises (surtout quand l'auteur décrit l'univers de la télé dans lequel baigne Kader) mais pas en continu. Pour moi, le calque appliqué à notre propre système de médias est tellement transparent qu'il en paraît gros et la critique (à mes yeux justifiée) décelable même par Simplet. Je ne suis pas du tout contre la satire, bien au contraire, mais ne pas réussir à acquérir de certitude sur ce point précis m'a perturbée. Même à présent que ma lecture est achevée, j'avoue que je n'ai pas vraiment de réponse.

J'ai été également très surprise par le dénouement très précipité comme si l'auteur avait envie d'en finir au plus vite et de se débarrasser de tout son petit monde. Ce changement de rythme m'a un peu rebutée, la sincérité m'oblige à l'avouer car je venais de passer plusieurs heures avec les protagonistes et essuyé quelques longueurs de narration donc cette précipitation finale a quelque peu décrédibilisé le récit à mes yeux.

Ce roman plaira donc prioritairement aux amateurs de science-fiction, toujours en quête de nouveaux univers, de nouvelles dimensions, de nouveautés technologiques et friands de visions apocalyptiques de l'avenir de l'humanité.

Je remercie l'auteur pour cette nouvelle expérience de lecture. Il n'en ai pas à son coup d'essai sur ce thème et la lecture d'autres titres permettrait sans doute de donner un éclairage complémentaire sur les "nouvelles" planètes Déliciosa, Somptuosa et Voluptuosa.
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