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Critique de Cinemax


« L'écume des jours », de Boris Vian : quel joli titre qui donne envie de s'y plonger, mais quel résultat décevant. Car autant le dire de suite, j'ai détesté ce roman tant loué par la critique. Sous forme d'un récit poétique, le livre nous raconte une histoire bercée par le jazz au cours de laquelle Colin, un jeune homme quelconque, lutte contre la maladie de sa femme Chloé. le couple est entouré par d'autres personnages comme Chick, ami de Colin qui voue une admiration sans borne pour Jean-Sol Partre, manière humoristique qu'a Boris Vian de parodier la philosophie de Jean-Paul Sartre, ou encore Nicolas, le cuisinier. le tout s'articule dans un conte absurde dans lequel règne une atmosphère surréaliste en dehors des codes habituels.
Dès les premières pages, je savais que la lecture allait être longue, et ce fut le cas. Cette découverte a été un véritable supplice à tous points de vue. Et pourtant, je pensais apprécier Vian, aimant certaines de ses chansons comme la très réussie « Complainte du Progrès ». de même qu'habituellement j'adore les univers absurdes ou oniriques comme savent les créer Quentin Dupieux ou Buñuel au cinéma et même Paul Éluard et Fred dans la littérature. Mais avec « L'écume des jours », ça n'est pas du tout passé et je ne vois vraiment pas comment on peut trouver une once de plaisir en luttant contre les page. En effet, les dialogues sont insipides, traitant de sujets dépourvus d'intérêts avec une abominable répétition du verbe de parole « dit » après chaque réplique. Je suppose qu'on associera ça à un procédé stylistique qui m'est seulement apparu comme une usante manie. Chaque description est un concentré de termes ampoulés d'une effarante complexité qui ne font rien pour faciliter la représentation mentale de ce que le narrateur nous raconte. Et pour cause, on n'y comprend rien. Les personnages, dont la plupart possède des noms à coucher dehors, manquent de développement et sont tout sauf attachants. Toutes les choses qui auraient mérité un développement plus abouti sont d'une épouvantable fadeur. Malgré tout, certains passages sont plutôt bons, avec quelques rares bonnes touches d'humour et un jeu avec la langue française intéressant (notamment avec la phrase récurrente « Nicolas, dit Colin » ou d'autres inversions syllabiques dans le genre). J'ai apprécié l'intervention de certains personnages comme le professeur Mangemanche, le passage chez l'antiquaire, lorsqu'Alise, la compagne de Chick, devient folle à cause de l'obsession qui ronge maladivement son conjoint ou le dénouement qui finit par émouvoir, mais l'insuffisance du reste du roman ne permet pas d'en profiter pleinement et c'est dommage. Les thèmes abordés sont parfois justement amenés comme la passion trop forte, le monde du travail, les abus du clergé et l'argent. Pourtant, je ne sais décrire la joie éprouvée quand j'ai refermé le livre, sûrement le meilleur moment de ma lecture.
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