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Critique de lanard


lanard
22 décembre 2014
Cette parodie déjantée de pulp-fiction est d'après la quatrième de couverture, la toute première infraction de son auteur dans le roman. Toute l'inventivité verbale de Boris Vian déploie déjà sa pleine puissance dans cette narration qui rebondit tout azimut comme du gros calibre sur de la tôle blindée, au risque de rétamer le lecteur d'une balle perdue.
Trouble dans les Andains est déjà un roman à rossignol, c'est-à-dire un roman à clé passe-partout, qui ouvre toutes les portes défoncées par le bison ravi (je veux parler de l'anagramme de Boris Vian qui est comme la silhouette de Hitchcock dans ses films). Mais c'est d'abord un récit burlesque où les parapluies fricotent avec les machines à coudre sur les tables de dissection. Une machine à faire sonner la langue dans des registres inouïs.
" [Adelphin] avait une curieuse manière, bien à lui, de taquiner l'avertisseur de son index spatulé, produisant dans le pavillon de métal une rumeur étrange et personnelle donnant la note de cette attachante individualité". A l'instar des talents de conducteur automobile de son personnage Adelphin, Boris Vian - alors jeune homme sans permis de conduire - conduit le récit avec un chic ravageur tout en poussant le moteur au bord de l'explosion, il garde la maîtrise de son épatante machine à fabuler, sans jamais caler et pour finalement la rentrer gentiment au garage sans accrochage.
Voilà quelque chose d'inspiré comme du jazz; de l'impro jubilatoire sur des clichés rebattus - des péripéties chevillées comme de joyeux chorus narratifs pour le plaisir de rigoler et d'épater la galerie. On ne s'emmerde jamais avec Boris Vian.
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