L'éléphant de l'ombre

: Qu'est-ce qui leur prend donc aux histoires de nous raconter les aventures d'animaux qui ne vont pas bien?
Ça a le don de nous rendre triste. Et les grands lecteurs n'aiment pas beaucoup que l'on rende triste des enfants qui lisent.
Et on le comprendra volontiers.
Les histoires, ça n'est pas fait pour nous rendre triste, aurions-nous tendance à dire. Quoi que.
N'avons nous qu'envie de rire en lisant des histoires, nous, grands lecteurs? Et non, on recherchera à pleurer, à sourire, à être rassurer, à nous changer les idées, voir du monde qui n'existe pas encore dans nos rencontres et à voyager dans des endroits où l'on ira peut-être jamais.
" L'éléphant de l'ombre", c'est une histoire tendrement triste.
L'éléphant n'a pas la joie au coeur et le soleil ne se lèvera pas de son côté de la page.
Les animaux de la savane se relaieront pour le dérider, le divertir un peu.
Mais rien n'y fera, même pas une histoire.
Qu'est ce qui le soucie?
C'est à l'arrivée d'une souris dans le souci elle-même que l'éléphant va se sortir de son isolement. C'est une autre histoire, une vraie histoire, sans doute comme la sienne.
Il va l'écouter raconter cette histoire, se pencher contre toutes attentes sur son problème et lui proposera de la raccompagner sur son dos, cela lui permettra de sagement mettre de côté ce qu'il ne peut pas changer.
Et son histoire a lui, quelle est-elle?
Lui a t-on demandé?
L'aventure pleine d'émotion et de confidences de Nadine Robert et Valerio Vidali est bien vue, suivant un processus compréhensible pour le jeune lecteur, celui de l'entraide certe les jours pluvieux mais aussi surtout de l'écoute car c'est mieux quand on sait.
Et cela pèse moins sur le coeur, pas vrai?
Oui, vous aurez raison de le faire remarquer, jeunes lecteurs, l'éléphant n'aura en plus là dessus pas peur de la souris.
Et la souris ne cherchera pas à lui faire peur pour s'en amuser.
La morale de l'histoire devrait faire son chemin et nous on aime bien.