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Critique de saphoo


Un roman très court et pourtant j'ai dû me faire violence pour le finir. Non qu'il ne me plaisait pas, mais chaque page était chargée de cris, de douleurs, ce mal de vivre, ce besoin de se dissoudre dans le néant. La puissance des mots qui sont en miroir à notre vécu ou connaissance et pas forcément pour la même maladie mais plus par cette impuissance face à une maladie mentale. Jamais, personne ne peut soupçonner qu'une jeune fille exprime sa douleur mentale, enfouit ses blessures au très fond d.elle même pour mieux les anéantir.
L'anorexie n'est pas du tout une série de régimes qui finit mal, loin de là, c'est une réelle maladie, ce corps devenu indésirable, ce besoin de s'effacer, de se vider...de tout, c'est un cri de détresse. Pour mieux vous l'exprimer qui mieux que l'auteur, j'ai relevé un passage qui pourrait "résumer" :

Jusqu'au jour où cette enfance blessée lui est remontée d'un seul coup. Acide. Elle avait beau mâcher, ruminer, déglutir, ça ne passait plus. Elle croyait qu'elle était quitte, qu'elle avait eu sa dose. Elle croyait qu'elle pouvait s'en tirer comme ça, presque indemne, à peine un peu plus sensible, mais elle n'en finissait plus de rouler dans sa bouche ces petits morceaux d'enfance comme des cailloux terreux qu'elle refusait de cracher. Elle ne voulait pas grandir avec ses blessures à l'intérieur de soi ?Elle voulait combler par le vide ce manque qu'ils avaient creusé en elle, leur faire payer ce dégoût qu'elle avait d'elle-même, cette culpabilité qui la reliait encore à eux.
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ce petit extrait révèle bien que cette maladie est souvent l.origine d'une blessure mal cicatrisée durant l'enfance et au moment de changer de bateau pour aller vers le pays des adultes que fait-on de ce bagage encombrant ? on ne peut pas vraiment le laisser à quai, ni l'emporter tel, sans doute le vider pour l'alléger mais faut-il encore avoir la clé pour l'ouvrir.
Un vrai combat face à soi même contre tous.
Un petit récit poignant où la maladie est clairement retranscrit dans les sensations de douleur, de difficulté d'accepter son corps quand il reprend vie etc...puis le monde au quotidien quand on est hospitalisé avec les écorchés de la vie où chacun à ses raisons de perdre la boussole, rien n.est le fruit du hasard, il y a toujours un point de départ qui vous conduit sur des chemins un peu tordus de votre existence. Personne n'est à l'abri d'une maladie même mentale.
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