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Critique de Ollie


La première partie se concentre sur l'Ancien Régime, le siècle qui précède la Révolution française plus particulièrement. La première information sur laquelle se penche l'auteur est le problème de la non-visibilité de ce crime malgré des textes juridiques disposant de châtiments cruels et publics. Ces derniers étaient peu appliqués par la Justice car les viols étaient très peu dénoncés, c'était un véritable parcours du combattant pour faire valoir une telle accusation auprès des autorités. Cette période était encore extrêmement religieuse et, de par ses moeurs, il était difficilement envisageable qu'une femme puisse subir un viol par un homme seul. Un flou juridique mais aussi sociétal existait entre la séduction – entraînant le consentement – et l'agression pure, la première ayant une place plus prépondérante dans l'imaginaire collectif. Il fallait aussi avoir des preuves concrètes, des cris, des témoins oculaires directs pour que l'accusation soit prise au sérieux. le dernier frein était qu'un viol suivi de blessures ou d'un meurtre était passé sous silence, « privilégiant » les stigmates physiques aux stigmates plus personnelles.

La Révolution française va tenter de changer les choses, renforçant l'arsenal juridique contre le viol en spécifiant la violence, ne passant plus le viol sous silence en cas d'agression. Les actes sont mieux catégorisés, les juristes cherchant à créer une « échelle de violence » pour codifier les peines et sentences à appliquer. Ces modifications du code vont entraîner l'émergence de la visibilité d'une nouvelle forme de violence, le viol d'enfant. Déjà « mieux » considéré que le viol d'une adulte, il devient alors un délit plus souvent jugé ou simplement dévoilé dans les Gazettes des tribunaux de l'époque. le public devient plus sensible au sujet des enfants – en lien avec l'évolution de la vision de l'enfance en général dans les moeurs française. C'est les prémices d'un changement dans la perception de la victime, qui passe de coupable au même titre que l'agresseur à une victime pleine et entière – même si son consentement reste toujours remis en cause.
Lien : https://lamenageriedulivre.w..
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