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Critique de Pat0212


Ce livre est difficile à classer, c'est un thriller atypique ou un roman, difficile à dire.

Le livre commence en novembre 1989, Alex et Victor viennent de passer plus de trois ans, précisément mille vingt et un jours aux mains de ravisseurs aux revendications inconnues. Ils ont enfin été libérés et se trouvent dans l'avion militaire qui les ramène en France où ils vont passer quelques jours à l'hôpital. le héros du livre est Victor un photographe. le docteur Laurent lui annonce qu'il va le suivre un certain temps pour l'aider à se réacclimater à la vie normale, surtout qu'en plus du reste, son appartement a été cambriolé et presque complètement vidé de son contenu.

Victor comprend vite que Laurent est plus flic que médecin et il le croise souvent dans ses balades nocturnes, leur relation est tantôt cordiale, tantôt tendue. Victor peine a retrouver ses repères, son patron lui envoie Solveig, une journaliste pour l'interviewer sur sa captivité, il choisit de rester dans les banalités, refusant d'entrer dans le détail et surtout dans le ressenti de sa vie d'otage. Alex lui donne un rendez-vous secret, mais Laurent devine sans peine le lieu. Alex est victime d'un accident de circulation un peu bizarre et on ne saura jamais si c'est un accident ou un meurtre, Victor se demande ce qu'il avait de si important à lui dire alors qu'ils ont choisi de ne partager que des banalités durant leur détention.

Lors de l'enterrement, Victor dépose sa rose non sur la sépulture d'Alex, mais sur celle de Léon Sedov (le fils de Trotsky). le geste touche Gaïl la maîtresse d'Alex, très en colère qu'Alex n'ait jamais tenu parole et divorcé comme il le lui avait promis. Par dépit, elle demande à Victor de coucher avec elle et lui offre le carnet d'Alfred Katz, le père d'Alex. Ce journal va du premier janvier au mois de novembre 1938. Ce carnet est au coeur du livre, Victor veut découvrir le secret d'Alfred, il en est obsédé, il devient Alfred par moment. Il erre dans Paris, souvent la nuit, souvent en compagnie de Solveig et suivi à distance par Laurent, à la poursuite d'Alfred.

Que dire de ce roman étrange ? Tout d'abord il est écrit dans une langue belle, riche et poétique, les phrases sont musicales. Il y a ensuite un énorme, immense travail de documentation. La première parution de ce livre date de 1990 et je pense qu'à ce moment il était intéressant. Il a malheureusement très mal vieilli, car le monde a beaucoup changé en un quart de siècle. La thématique principale est le communisme, et surtout les bisbilles entre trotskystes et staliniens. L'année 1938 est présentée en détail à travers Alfred, militant trotskyste et Félix militant stalinien. L'autre thème est Prague et l'histoire de la Tchécoslovaquie, aussi vue au travers de l'histoire du communisme local. Vilar mêle habilement les personnages fictifs et historiques, malheureusement le sujet a vraiment pris la poussière et le lecture de ce gros pavé est vraiment très ennuyeuse si l'on n'est pas un passionné de l'histoire du communisme et de ses tendances. de plus il y a peu d'action, tout au long de cette interminable lecture j'ai attendu quelque chose qui n'est jamais arrivé. Et même la révélation des dernières pages sur le carnet n'est pas un vrai coup de théâtre, il me semble que Victor finit par retrouver Alfred, mais je n'en suis pas sûre et c'est tellement sans importance.

A réserver aux seuls lecteurs désireux de tout savoir sur Trotsky, Staline, le printemps de Prague et la crise des Sudètes, pour les autres à éviter comme la peste. Toutefois, je suis sûre qu'à sa première publication, ce livre valait la peine d'être lu, mais le monde a trop changé pour que son sujet central garde un intérêt pour nous.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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