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Critique de Seraphita


9 nouvelles composent « Raser les murs », écrites par Marc Villard.
De Paris au Nouveau-Mexique, l'auteur nous emmène dans des milieux interlopes, nous fait côtoyer des êtres en marge : SDF, prostituées, migrants, voleurs… « Raser les murs » dépeint des intrigues sur le fil de la violence, l'équilibre y est précaire, la chute jamais très loin — au sens propre mais aussi au sens figuré puisqu'il s'agit de nouvelles. Décrit ainsi, le programme semble bien noir. Il l'est assurément puisque la mort tangente souvent la vie, la doublant à tous les coups. Mais Marc Villard a ce talent de la mettre en suspens, un peu, car il dépeint ses personnages avec beaucoup d'empathie.

C'est le cas notamment dans la dernière nouvelle éponyme « Raser les murs » qui raconte l'exode de Samir depuis la Syrie et son arrivée à Paris. Sa route va croiser celle de Cécile, bénévole à la soupe populaire. La chute n'est pas celle qu'on pouvait attendre, d'autant que cette nouvelle est plus longue ; on en oublie le danger qui rôde à chaque coin de rue, qui peut prendre des visages insoupçonnés, le masque des coups du sort qui frappent sans prévenir. Avec Marc Villard, les protagonistes rencontrent le réel sans ambages, se le prennent en pleine face, et ça fait mal.

Pour autant, dans l'intervalle de la nouvelle, l'humain résonne, fou, violent, meurtri, mais en vie et désirant et l'auteur nous donne à ressentir l'épaisseur de chacun dans sa singularité. Des vies se déplient, se délitent, toujours sur le fil du rasoir.
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