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Critique de paulmaugendre


Pourtant, en ce mois de juin 1951, Jackson Pollock, qui boit comme un gouffre, se fait accompagner en voiture parce qu'il ne connait pas la région de Gallup au Nouveau Mexique.

Edgar Dashee, son contact navajo, doit l'emmener chez Rick Feinway, un ami auquel il a promis deux toiles, dont il s'est muni et qui sont bien enveloppées dans du papier kraft. Seulement, lorsqu'ils arrivent près d'Acoma, c'est pour lire sur une petite pancarte accrochée à la porte que Rick vient de décéder.

Dashee en profite pour lui montrer une peinture sur sable que va réaliser Don Begay en l'honneur d'une vieille femme malade. Pollock est intéressé par cette prestation puis il descend dans une petite ville, Dashee lui ayant réservé une chambre dans un motel. le Navajo est obligé de l'abandonner momentanément pour des raisons familiales, mais Pollock n'est pas embarrassé. du moment qu'il y a du whisky à boire… !

Seulement, dans le bar du bled, il s'incruste à une partie de poker. Il ne perd pas sa chemise, mais presque car pour régler ses dettes de jeu il offre à l'un de ses adversaires les deux toiles qu'il trimballait. L'homme accepte ayant un copain collectionneur dans le Maine.

Juin 1956. A bord d'une voiture volée à Portland, dans le Maine, Steve Hammond et ses deux amis, Patti et Don Fraser, ont l'intention de braquer la Camden National Bank de Bingham. Patti et Don sont frères et soeurs. Don est plus vieux que Patti, mais c'est elle qui réfléchit pour le trio. Ils ont retrouvé Steve quelques mois auparavant, mais ils se connaissent depuis l'école, lorsqu'ils habitaient dans le Vermont. C'est loin tout ça. Depuis, Don s'est marié, mais il est séparé de sa femme, ayant en garde son fils Cary, son gamin de huit ans atteint de problèmes psychiques. Quant à la mère de Patti et Don, elle vit toujours dans le Vermont, à l'écart du village.

A cause d'une parole malheureuse d'un employé de la banque quelques années auparavant, ils ont décidé de se venger en braquant le réservoir à pognon. Ils annihilent rapidement les velléités de refus de la part des employés, du directeur et même des clients et s'emparent du fonds de caisse, raclant les tiroirs. Et comme Patti n'en n'a pas assez elle descend à la salle des coffres, prélève des bijoux ainsi que deux toiles de Pollock. Steve qui au dehors devait surveiller les alentours s'introduit dans l'édifice. Il est blessé au bras, un policier n'ayant pas apprécié ce braquage.

C'est la fuite, mais que vont-ils pouvoir faire des toiles de Pollock ? Patti a sa petite idée. Mais ce qu'ils ignorent, c'est que la banque sert de couverture à des mafieux et ceux-ci n'ont pas donné leur accord pour ce hold-up. Et naturellement, ils vont lancer un homme de main, un Japonais, aux trousses des braqueurs.



On pourrait penser à une nouvelle histoire façon Bonnie and Clyde ou Sailor et Lula. Sauf qu'il existe une différence notable, Patti et Don sont frère et soeur, ce qui change moralement la donne. Si, si, j'ai bien écrit moralement. Et le braquage de banque pourrait n'être qu'un épisode parmi tant d'autres dans la longue lignée des petits braqueurs confrontés ensuite à la Mafia. Car on ne spolie pas impunément cette association de malfaiteurs, quel que soit le pays dans laquelle elle est implantée.

C'est le personnage de Pollock qui au début et à la fin du récit s'impose, et donne du volume et des couleurs à l'intrigue. Pollock au Nouveau-Mexique puis ensuite chez lui à Springs, dans l'état de New-York. Pollock était très connu de son vivant et considéré comme le pionnier de l'expressionnisme abstrait. Connu mondialement, sauf dans certains coins reculés des Etats-Unis, on n'est pas toujours prophète en son pays.

Un épisode dans la vie de Jackson Pollock qui aurait pu réellement se dérouler, d'ailleurs certaines données sont extraites de sa vie, et surtout de sa mort, avec des personnages ayant existés. Mais Marc Villard ne serait pas Marc Villard si dans ce roman, outre les références picturales et des personnages réels qui sont associés à cette relation narrative, ne se glissaient pas d'autres références, musicales celles-là. Comme la présence auditive d'Elvis Presley.

Un texte court, dense, lumineux et des personnages attachants malgré une moralité douteuse.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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