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Critique de LettresItBe


Après Il y avait des rivières infranchissables paru en 2017 aux éditions Joëlle Losfeld, Marc Villemain avec Mado, toujours au même endroit. Cette fois, l'auteur natif de Meaux quitte le monde des nouvelles pour proposer un roman, récit d'apprentissage d'une passion qui ne se dit pas entre deux jeunes filles des sables.

# La bande-annonce

Il n'existe pas de trêve estivale pour les espiègleries des enfants. Virginie, neuf ans, va en subir les conséquences : les frères de sa meilleure amie, Mado, emportent ses vêtements au sortir d'un bain de mer. Terrifiée, elle devra toute la nuit se cacher, nue et impuissante, dans une cabane de pêcheurs abandonnée. Après cet épisode, les deux amies s'éloignent. Elles ne se retrouveront qu'en classe de quatrième, engagées dans des jeux de séduction que domine une Mado toujours plus provocante et libre. Peu à peu pourtant, cette légèreté cédera la place à la convoitise et à l'anxiété amoureuses. Ce qui conduira Virginie, abusée par les apparences, à commettre un acte dicté par la jalousie et, finalement, à une souffrance infinie.

Mado est une histoire d'amour. Une histoire sombre et lumineuse, celle de deux jeunes filles qui, entrant dans l'âge adulte, découvrent ce qui irrigue toute passion : le désir, la jalousie et la peur.

# L'avis de Lettres it be

Deux enfances, des bêtises, un mauvais coup puis des vêtements qui disparaissent. Un premier contact, deux corps, une amitié. Tout a commencé comme ça. du déjà lu dirait-on. du déjà vu même. Pourtant, très vite, Marc Villemain montre une différence, essentielle, majeure. Sans sombrer dans la bluette homosexuelle façon La vie d'Adèle des plages, l'auteur de 50 ans laisse parler sa plume. Charnelle, discrète, pleine et entière. Ces deux filles qui évoluent sous nos yeux se découvrent à la même vitesse que nous. Pas la moindre odeur de stupre, pas une once d'insanité au gré des pages. Tendresse, orages et réflexions du coeur. Demandez le programme.

Mado surprend. Ce roman de moins de 200 pages est l'illustration parfaite de ces livres qui devraient nous tomber des mains tant les premières impressions sont rapides. Puis, page après page, on se demande si on ne ferait pas mieux de continuer, poursuivre la découverte. Enfin, on gagne en assurance et on se dit que le voyage vaut définitivement la peine. Et la dernière page s'annonce nous laissant dans un grand blanc : et si nous tenions entre nos mains une histoire qui avait réussi à nous extraire, juste quelques heures, de nous-même et de l'instant ? Objectif atteint mon capitaine.

La mer s'étend et offre ses bras pour accueillir ce nouveau roman de Marc Villemain. La mer et deux jeunes filles, Mado et Virginie. Pour raconter tout ça, un incessant aller-retour entre hier et maintenant. Ou hier et ce qu'il en reste. Virginie ressasse, repense, retrace cette amitié sensuelle, cet amour timide qu'elle a cru avoir avec Mado dans leurs premières années.

Il y a cette pudeur du corps et de l'esprit qui manque cruellement à nos jours actuels. Il y a cette chaleur diffuse et timide du désir ardent. Mado ne verse pas dans le cru inutile et montre le chemin d'apprentissage d'une jeune fille aspirante femme. Les premiers émois, les premiers papillons, les premières larmes qui ne sèchent jamais. Un corps à nu ouvre le roman, un coeur à nu le clôt. Jusqu'à cette petite fille qui va fêter son anniversaire sous les yeux de sa mère, ailleurs. Mado est un roman réussi, modestement brillant.

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Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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