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Critique de Isa0409


Mado, Mado. MA-DO.

Je suis revenue. Depuis tout ce temps, je n'avais eu ni la force, ni le courage. Mais aujourd'hui, je suis assise avec ma fille, face à la mer, et les vagues meurent sur le sable, y laissant une écume frétillante, pétillante, à laquelle se mêlent mes souvenirs. Et toujours ces deux syllabes qui martèlent mes pensées. Ma-do.

Les vagues remuent le sable, les algues, tout cet univers invisible, et en moi les souvenirs jaillissent, j'en ai le mal de mer, l'odeur d'iode m'enivre, le bruit du ressac me heurte, j'ai mal, cette violence, c'en est trop et pourtant je reste là, je fixe l'horizon, en espérant qu'elle revienne, qu'elle surgisse du bleu, azur parmi le marine, qu'elle éclaire à nouveau ma vie, qu'elle rallume en moi l'espoir, la flamme.

Mais tout est éteint. Plus rien n'a de sens.

Comment vous en parler ? Mado était tout. Madeleine, c'était son prénom, mais tout le monde l'appelait Mado. Dès que je l'ai vue, j'ai su qu'elle deviendrait mon amie. Elle avait ce côté espiègle, cette malice dans les yeux, cet air de défiance envers tous et tout, et ce qui me fascinait c'est que plus elle se fichait de tout, plus elle suscitait l'attention. J'en étais gaga.

Assise sur la digue, les vagues me renvoient le passé, le ravalent, le moulent, le brisent, le détruisent et le font rejaillir du néant. Où es-tu, Mado ?

On ne s'est plus jamais séparées. Nous avons grandi ensemble, et plus nous avancions dans la vie, plus nos chemins se rapprochaient, jusqu'à ne faire plus qu'un. Un seul et même sentier, un seul et même avenir, un seul et même corps. Nous étions fusion, passion et abnégation. Je vivais par elle, pour elle, elle était ma voie, mon tout. Elle aimait jouer, elle draguait, elle provoquait, et combien de fois ai-je souffert de son esprit pervers ? Je ne comptais plus, seuls les moments où nous nous retrouvions importaient.

Je l'aimais, je l'aime encore, mais ô comme jamais je n'ai plus aimé.

Dans notre antre, sur la plage, ce refuge que je m'étais construit par une nuit malheureuse, nous nous retrouvions, nous nous embrassions, nous enlacions, nous découvrîmes. En m'offrant à elle, je me suis découverte, je me suis promise à elle, aveuglément et passionnément. J'ai pêché, je l'ai blessée aussi, quand je me suis donnée à ce garçon, j'avais peur, Mado avait plus d'un tour dans son sac, je croyais qu'elle jouait un double jeu, alors quand elle m'a trouvée ainsi, me donnant, m'abandonnant à ce garçon, son sexe sale, j'ai vu dans ses yeux profonds - quels yeux Mado – que je m'étais trompée.

Oh Mado, combien tu m'as fait payer mon erreur.

Mais jamais je n'ai cessé de t'aimer.

Jamais Mado.

En contemplant la mer, je suis ballotée d'aventures en ruptures, de retrouvailles en représailles, de bonheurs en malheurs, d'amour en toujours, de nos jeux à notre Adieu.

Si tu savais, Mado
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