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Critique de Gabrielle_Dubois


Pour vous procurer ce livre, fabuleux témoignage de femme, il vous faudra écumer les étagères poussiéreuses de nombre de de vieilles librairies, car il n'est plus édité. Pourtant, l'écriture, l'auteur, sa vie, tout est un modèle de pureté, de féminin, de grâce. Pourtant, pour arriver à cela, Léontine, comme les enfants de son époque et de sa région, n'a pas été élevée, loin de là!
Tout m'a plu, dans ces mémoires: L Histoire, les histoires, l'auteur, sa prose.
Par exemple, Léontine de Villeneuve, Comtesse de Castlebajac, décrit dans ses mémoires, du fond de son château de Hauterive, non loin de Toulouse, la société des salons mixtes aux alentours de 1800, après la Révolution. Si les femmes bougeaient peu, les hommes, eux, visitaient un château après l'autre. Ainsi voyageaient les nouvelles et les conversations :
« ... Dans l'habitude, les femmes demeuraient beaucoup chez elles, occupées de bien des soins d'intérieur. Puis, l'obligation de tenir leurs nobles hôtelleries les rendait sédentaires, sans qu'elles eussent à s'en plaindre ; car les charmes de la société leur arrivaient ainsi.
Ces femmes, qui pour la plupart, s'étaient élevées elles-mêmes n'étaient cependant pas des ignorantes. Sans avoir eu d'institutrices, sans avoir suivi de cours ni subi d'examens, on trouvait en elles bien des ressources d'esprit. Elles ne savaient aucune langue étrangère ; mais peu de générations féminines, dans tous les pays, ont mieux étudié la littérature du leur, ni lu plus de bons livres. Les journaux étaient rares et ne donnaient point de romans-feuilletions. de substantiels articles de critique les remplaçaient. Recherchés par les hommes avec avidité, les femmes voulaient en prendre aussi leur part, ne fût-ce que pour se mêler aux conversations historiques ou littéraires auxquelles on les eût vues rougir de demeurer étrangères.
Au fond des provinces du Midi, dans les campagnes, loin des grandes villes, ce qu'on nomme les bruyants plaisirs et le luxe qu'ils entraînaient n'existaient presque pas. Les modes y arrivaient lentement et s'y renouvelaient de même. La toilette affriandait donc moins les femmes ; on n'en parlait guère, même entre soi, d'abord parce qu'on avait peu d'argent à lui consacrer et puis les hommes avaient établi qu'il était de bon ton de n'y pas attacher d'importance. Délivrés ainsi de bavardages fort insipides selon eux, les hommes se rapprochaient volontiers des groupes féminins et la conversation y gagnait des deux côtés.

Les hommes de ce temps-là ne comprenaient pas, d'ailleurs, un salon où l'usage les eût séparés des femmes, et moins encore des salons dont on les eût exclues. Personne ne pressentait les « clubs » et les « cercles » à la mode anglo-saxonne... »
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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