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Critique de Pois0n


[lu en VO, édition hardcover Poppy]

On m'avait vendu « Seven Days of You » comme un bouquin feel-good, une petite romance toute douce. Ce que « Seven Days of You » n'est absolument pas.

Feel-good ? Non. Feel-gloom du début à la fin, parce que l'imminence du départ de Sophia pèse à toutes les pages. Impossible de l'oublier. Comme si se retrouver déracinée – une fois de plus, mais en pire, parce que cette fois, Sophia se sentait enfin chez elle – ne suffisait pas, son petit groupe d'amis implose et Jamie, jadis son ami avant une douloureuse trahison, revient dans le paysage. Tout ça sur une semaine, ça fait beaucoup, surtout avec une situation familiale compliquée à côté. Bref, l'ambiance est mélancolique tout du long. Parfois plus douce, car oui, c'est vrai, le bourgeon de romance est adorable. Et compliqué, naturellement.

En fait, « Seven Days of You » est beaucoup plus qu'une romance. Parfois, celle-ci passe même au second plan, parce qu'à côté, les vies continuent de tourner. Celle de Sophia comme celles des autres. Les emmerdes ne se mettent pas sur pause. Les certitudes vacillent, explosent. L'univers de Sophia se désagrège sous ses yeux sans qu'elle puisse rien y faire. Ou parfois si. Sophia fait également de mauvais choix. Sophia est une héroïne réaliste, crédible, paumée.

En temps normal, j'évite les histoires à l'ambiance aussi lourde. « Seven Days of You » n'était, de base, pas un livre pour moi, mais impossible de lui mettre une mauvaise note, parce qu'il est bourré d'émotions, de personnages imparfaits. Que tout ça pourrait être vrai.
Et, comme dans la vraie vie, la fin est inéluctable.

Si le choix de l'autrice est le seul qui fasse sens, cette fin ouverte est terriblement frustrante. Certes, elle « laisse espérer ». Mais sans rien garantir. Or, l'intérêt des livres, et surtout en romance, c'est précisément d'offrir des certitudes auxquelles se raccrocher. le fameux happy end, qu'ici, on n'a donc *pas*.

L'autre point négatif qu'il faut mentionner, c'est que Sophia et l'intégralité de ses connaissances sont tous expats, fréquentant une école d'expats, vivant dans des immeubles d'expats... Au bout de quatre ans sur place, Sophia est à peine capable de se commander une pizza. Vous avez compris le problème : les personnages ne sont absolument pas intégrés et si on a droit à quelques descriptions de Tokyo et de son atmosphère, l'on ne s'y sent jamais immergés. Tokyo reste un décor aux contours un peu flous ; ne comptez pas trouver la moindre parcelle de culture japonaise dans le récit. Si vous recherchez du dépaysement, ce n'est clairement pas vers ce livre-là qu'il faut vous tourner.

Si, de base, il n'était pas pour moi, et malgré sa fin qui brise le coeur, « Seven Days of You » a tout de même su me séduire, avec sa galerie de personnages, son héroïne super-attachante, les tourments de l'adolescence, une romance mignonne, une famille décomposée mais aux liens forts et la mélancolie qui suinte de ses pages.
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