Les indiens : Voix multiples

On pourrait l'appeler la "superflic de l'Inde". Elle fait partie de ces personnalités compétentes, créatives et innovantes qui redorent le blason de l’État. Bollywood a bien semé par-ci par-là quelques icônes de bons policiers dont tous les Indiens connaissent par cœur les reparties. Ainsi le grand Amitabh Bachchan proclamant : "C'est un poste de police, pas la maison de ton père", ou Salman Khan déclarant "Mon nom est Chulbul Pandey. Je suis le robin des bois local", avec son accent caractéristique de l'Uttar Pradesh. Ces dialogues sont ancrés dans la mémoire de tous, même si, en réalité, les Robin des bois sont aussi nombreux dans la police que les moutons à cinq pattes

Emblématique de l'Inde, sujet de plaisanteries jusqu'à ce que cela devienne politiquement incorrect, l'identité sikhe s'est construite dans une posture d'opposition, depuis ses origines au XVe siècle. Fondée par Guru Gobind Singh, cette religion se veut universelle. Elle s'est définie contre les coutumes hindoues et contre le système des castes. Contre l'usage du sanskrit, ses textes sacrés sont écrits en langue vernaculaire. Pour s'imposer, contre l'hostilité politique des empereurs moghols, il leur a fallu dès le XVIIe siècle élaborer des signes distinctifs. Ils sont devenus des articles de foi, indépendamment des changements socio-économiques et politiques. Parmi ceux-ci, le turban porté par les hommes pour tenir leurs cheveux, qu'ils n'ont pas le droit de couper, est le plus caractéristique et le plus visible, bien plus encore que le bracelet, le peigne ou l'épée.