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Critique de Aela


Le Siècle d'Or, vers 1650 en Hollande, alors appelée "les Provinces-Unies". le pays connaît un développement économique sans précédent avec notamment l'essor du "Bleu de Delft", la céramique qui va être mondialement connue, d'abord importée de Chine entre 1620 et 1647, ensuite fabriquée par les Hollandais eux-mêmes, la guerre civile en Chine ayant compromis les importations de céramique.
Catrijn est une jeune femme veuve depuis peu. Son mari, qui la maltraitait durement, est mort dans des circonstances non élucidées. Elle va devenir intendante chez un négociant dont la femme s'exerce à la peinture. Ayant déjà exercé ses talents de peintre sur de la céramique et des meubles, la jeune femme va guider la femme de son employeur dans ce domaine et avoir le bonheur de rencontrer Rembrandt.
Catrijn va malheureusement être harcelée par l'ancien valet de ferme où elle travaillait et va devoir quitter Amsterdam pour rejoindre Delft où elle sera engagée par un fabricant de céramique. Une nouvelle vie l'attend là-bas avec ses joies mais aussi ses tragédies.
Elle va devoir faire des choix difficiles tout en perfectionnant sa technique de céramiste.
C'est un très beau portrait de femme, une femme qui s'affranchit des contraintes sociales de cette époque. Elle arrive à se faire une place dans une société d'hommes.
Ce livre nous plonge au coeur de la vie hollandaise au 17ème siècle, à tel point qu'on a l'impression de rentrer dans un tableau de Vermeer. La vie quotidienne de l'époque est très bien rendue, de même que les fléaux de l'époque comme la peste.
Simone van der Vlugt, qui a déjà publié des romans historiques et des thrillers, a déjà reçu plusieurs récompenses dont le Prix du Livre de l'Année.
Cette évocation de la faïencerie en Hollande est très intéressante et nous montre combien un commerce et une activité économique peut être fragile: le "Bleu de Delft" a connu son heure de gloire entre 1654 et 1690, et avait trouvé une importante ambassadrice en la personne de Marie II, princesse et épouse anglaise du prince Guillaume II, stadhouder des Provinces-Unies. Ensuite malheureusement les choses se gâtent et l'industrie de la céramique s'effondre sous les assauts de la concurrence de la porcelaine anglaise. Les ventes vont reprendre à la moitié du 19ème siècle, mais après la seconde guerre, les célèbres services de porcelaine de Delft vont passer de mode, à l'exception des Etats-Unis et du Japon où ils vont rester populaires.
Une très belle fresque historique et féministe.
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