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Critique de Cigale17


La couverture de ce roman m'a paru très séduisante : un tableau de Vermeer « La Femme en bleu lisant une lettre » sur la première, et un résumé alléchant qui laisse supposer qu'il sera beaucoup question de peinture, du milieu artistique et d'émancipation des femmes, du moins de celle de l'héroïne, sur la quatrième… J'ai donc commencé à le lire avec enthousiasme.

Catrijn nous raconte à la première personne quelques années de sa vie tumultueuse. Elle habite dans un village et, un soir de fête, se laisse séduire par un veuf nettement plus âgé qu'elle, Govert. On sait dès le premier paragraphe qu'elle ne aime pas cet homme, mais qu'elle l'épouse quand elle tombe enceinte : « Je n'avais pas l'embarras du choix », constate-t-elle (p. 8). Quand Govert meurt subitement, sans raison apparente, les rumeurs vont bon train, d'autant que la jeune veuve hérite de tous les biens de son défunt mari au grand dam de sa belle-famille. Dès que les six semaines de deuil à respecter sont terminées, elle vend tout aux enchères et part « en ville ». On apprend dans le deuxième chapitre que Catrijn possède un joli talent artistique : elle décore avec des produits naturels ou de la peinture des meubles et de la vaisselle que les bourgeois apprécient et qu'ils lui achètent sans marchander. Mais on ne peut pas dire que Catrijn soit très chanceuse ! Elle va accumuler les problèmes tant par simple malchance qu'à cause de certains choix qui se révèlent peu judicieux, et faire preuve d'une résilience à proprement parler incroyable !.

C'est un roman facile à lire, sans beaucoup de caractère, pas mal écrit, mais dans un style assez plat. J'avoue n'avoir été touchée par aucun des personnages, surtout pas Catrijn que je ne réussis pas à trouver sympathique malgré tous ses déboires. Les promesses de la quatrième de couverture m'ont laissée sur ma faim. Même si on aperçoit Rembrandt, Vermeer, et Maes, ils ne font que passer… J'espérais que l'auteure s'attarderait un peu plus sur Carel Fabritius, le peintre du tableau « Le Chardonneret », éponyme d'un beau roman de Donna Tartt, mais là encore, ça tourne court. Dans le cas de Fabritius qui, dans le roman, donne des cours à Catrijn , il y a une bonne raison : il a perdu la vie en 1654, dans l'explosion de la poudrière de Delft, comme le raconte brièvement la romancière. Catrijn nomme deux ou trois femmes qui ont réussi dans le domaine artistique, mais on ne sait rien d'elles. Dans l'épilogue, l'auteure explique les origines et l'évolution de la céramique que l'on appelle le bleu de Delft et explique qu'elle a mêlé personnages fictifs et réels. Elle reprend d'ailleurs d'autres événements contemporains, entre autres, l'épidémie de peste bubonique qui sévit à cette époque, la guerre civile en Chine qui stoppe les importations de porcelaine, etc. Bref, un roman intéressant par certains aspects, mais pas inoubliable.

Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac 2019.
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