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Critique de bobfutur


Volodine est un auteur du siècle passé, écrivant pour les siècles à venir.
On se méprend souvent sur son compte ; on le croirait ici ou là, alors qu'il est de l'autre côté.
Il ne ricane pas pour autant ; il continue son oeuvre, post-exotique, concentré de folklore et de débris, de statues oubliées et d'insectes habités, racontant la beauté dans la laideur chez le genre humain.
Il est commissaire des paradoxes oxymoriques.
Son écriture respire la simplicité, acquise à la suite de très longues séances d'isolation, dans la plus complète obscurité sensorielle.
Dans chacun de ses livres, il réussi à renouveler un genre personnel qui pourrait s'affadir plus rapidement qu'il n'est possible de l'oublier.

Ici, point de narrats, romånce, ou entrevoutes, mais bien d'un roman, d'une taille appréciable, à la structure bien charpentée, suivant un processus narratif auto-destructeur, non-fiable mais assurément vrai, d'une tessiture de rêve qui ne se déclarerait plus comme cauchemar.
Il faut bien tout cela pour nous entretenir de génocides et de viols.
Quand la vengeance revêt une importance plus grande que l'acte dont elle se nourri. Processus millénaire à en devenir naturel.
Le langage comme mémoire servant à raconter, soigner et se souvenir, mais peut-être pas à guérir.
La beauté de ces lignes restant une forme d'essai à s'en approcher, une sombre scansion sans dieux pour l'entendre, recouvertes sous les ruines permanentes de la Révolution Mondiale.

Un roman, où Volodine se plonge plus que d'usuel dans de profondes mises en abîme, brodées de lentins tigrés et de chiffres magiques, éclipsant le chamane de son écriture, s'achevant à l'envie d'un trivial : « Volomar m'a tuer ».

Assurant lui-même la quatrième, Volodine confirme tout ce que nous ignorions, diluant les genres, ethnies et histoires dans un sombre chaudron nommé humanité.
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