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Critique de 5Arabella


Retour à la Grèce pour Voltaire, un sujet traité par Euripide dans une pièce perdue, plusieurs fois repris en Europe, dont par Maffei, pièce jouée à Paris par la troupe italienne.

Mérope, veuve de Cresphontès, a vu mourir son mari et ses deux fils ainés. le dernier, Egisthe, a été mis à l'abri par Narbas au loin. le peuple est prêt à élire un nouveau roi, Polyphonte. Ce dernier veut épouser Mérope pour asseoir ses droits au trône. Mais celle-ci s'y refuse, et veut faire couronner son fils. Egisthe, ignorant son origine, vient dans la ville. Il est accusé d'avoir tué un homme, une armure fait croire à sa mère que le mort était son fils.

Cela a l'air compliqué peut-être mais la pièce est très fluide, et l'action relativement simple, même si quelques péripéties l'agrémentent. Peut être la pièce de Voltaire la plus proche d'une esthétique classique. J'y ai trouvé, par le sujet et les personnages, un certain nombre de points communs avec Andromaque, cette femme sommée d'épouser un homme qu'elle n'aime pas pour sauver son fils. C'est assez étrange, en particulier après Mahomet, de lire une pièce à ce point dépourvue d'arrière fond philosophique. Peut-être un petit fond politique avec le personnage de Polyphonte, le tyran prêt à tout pour s'approprier et garder le pouvoir, à manipuler, à mentir, et à utiliser les gens.

Mais dans son genre, je la trouve vraiment réussie, dans la construction (dépourvue de toute intrigue amoureuse) et dans la versification. Même si de toute évidence, ce genre est devenu au XVIIIe siècle moins évident, moins nécessaire, les questionnements et les préoccupations des écrivains et du public s'étant déplacés ailleurs, et ce type de tragédie ayant par conséquence un côté convenu, un peu morceau de bravoure.
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