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Critique de Agillian




Chut, plus un bruit, les monstres rôdent dans la nuit...

Et depuis bien longtemps maintenant, le monde n'est plus que ténèbres, alors les monstres règnent, et les hommes se terrent.

Un jeune garçon, Lame, n'a connu que ce monde. Lui et sa petite communauté vivent cachés dans une église, dont seuls les plus expérimentés osent sortir pour récolter de quoi subsister. Pas un mot ou presque n'est prononcé : on craint trop d'attirer les monstres, alors on communique en signes. Jusqu'au où jour Lame part en expédition pour ramener des provisions, et commet l'erreur de parler à voix haute, déclenchant ainsi une succession d'événements qui vont changer la vie de toute la communauté, mais surtout bouleverser son destin.


Ce 1er tome nous embarque dans un univers sombre, stressant et palpitant. L'histoire est rythmée, l'univers présenté efficacement de sorte que l'on plonge tout de suite aux côtés des protagonistes dans ce monde silencieux. Bien sûr le propos de départ n'est pas sans rappeler l'excellent film "Sans un bruit" de Krasinski ou les romans "In the After" de Lunetta, mais l'auteur, s'il y fait honneur, ne se limite pas à ce seul précepte du Silence. Il ajoute notamment une touche d'exotisme en plaçant son oeuvre dans un monde de fantasy qui regorge de mystères et c'est toute une mythologie, faite de magie et de monstres, qui semble se cacher par delà les frontières du petit sanctuaire dans lequel Lame a grandi. 

Comme dans les deux oeuvres citées plus haut, les personnages communiquent en signant et personnellement c'est la première fois que je me retrouvais face à la langue des signes dans un manga. D'un point de vue formel l'auteur s'en sort avec brio : l'utilisation des signes est très intelligente et ultra lisible grâce à l'utilisation de phylactères spécifiques auxquels s'ajoute parfois un personnage miniature qui permet de voir clairement le signe quand la personne qui parle est de dos ou partiellement cachée. On repère ainsi très facilement les moments où les personnages changent de mode de communication et s'expriment à l'oral. Car oui, le Silence ne va finalement pas régner si longtemps que cela dans ce monde, et même si la discrétion reste un enjeux majeur, bien d'autres viennent s'y ajouter...


Une franche réussite, une french réussite même (...) pour ce jeune auteur français qui signe avec Silence un premier manga très qualitatif, tant sur le plan scénariste que graphique. Hâte de lire la suite !

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