Citations sur Nouvelle histoire de la France contemporaine I : (178.. (8)
La Révolution française n'est pas un objet froid. Depuis deux siècles, elle sollicite l'attention et suscite le débat, par l'ampleur même de la rupture que l'évènement révolutionnaire a introduite dans l'histoire non seulement de la France, mais de l'Humanité, ouvrant la voie à l'entrée dans la modernité démocratique.
La première phase de la Révolution française est dominée par la découverte et l'exploitation extraordinairement spectaculaire des virtualités offertes par la liberté de la presse.
L'inévitable tableau-palmarès de cette presse révolutionnaire pourrait masquer l'intensité du combat pour la liberté d'expression. Mais au niveau de la pratique rien n'est plus évocateur que de suivre pas à pas la carrière d'un journaliste comme Marat : poursuivi en octobre 1789, puis en juin 1790, puis à l'été 1791, protégé au contraire par le district des Cordeliers, sa vie de clandestinité doit amener à nuancer le tableau d'une liberté de la presse où l'on se plaît à voir l'une des réussites de cette phase libérale de la Révolution : on oublie que cette liberté bourgeoise avait de strictes limites de fait.
La presse révolutionnaire
la bourgeoisie se casse : entre ceux pour qui la Révolution est achevée et ceux pour qui sa victoire suppose l'alliance avec le "peuple", une frontière mouvante mais finalement claire se dessine
La monarchie avait laissé s'accumuler des stratifications institutionnelles dont l'incohérence était devenue évidente,
Dans cette presse révolutionnaire, la contre-révolution prononcée n'est pas mal représentée; il est vrai qu'elle bénéficie de l'héritage de gazettes installées ("Gazette" et "Mercure de France") et plus encore peut-être de celui de pamphlétaires habiles dont le plus connu est sans doute Rivarol, rédacteur des "Actes des apôtres". Ne croyons pas qu'ils rasent les murs : cette presse est violente jusqu'au 10 août, et ce sont organes de combat que "L'Ami du roi" ou "Le Petit Gauthier" : de telles feuillent jugent encore trop tendre le manifeste de Brunswick, elles ne se privent pas pour autant de malmener la personne du roi, pour ses compromissions.
La presse révolutionnaire
A travers des médiations très différentes se profile un même résultat, la destruction de l'Ancien Régime social et politique. Sans la révolte populaire urbaine la Révolution bourgeoise aurait fait long feu, et les fureurs paysannes de la Grande Peur servent une bourgeoisie qui s'en effraie mais qui gagne à la Nuit du 4 août autant que la paysannerie. Au-delà des incompréhensions, des méfiances, des hostilités, cette Révolution de 1789 résulte d'une conjonction exceptionnelle, qui en explique la radicalité.
Révolution une ou multiple ?
L'émeute de subsistances, les troubles à la porte des boulangeries assument dans les comportements populaires urbains la place que tiendra la grève au siècle suivant : mais par là même, l'ennemi n'apparaît pas encore toujours clairement comme étant la bourgeoisie. [...] Dans l'équilibre des affrontements de classe, une solidarité peut encore réunir contre l'Ancien Régime et l'aristocratie, patrons et ouvriers.
L' "échoppe" et la "boutique"