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Critique de Gabylarvaire


J'ai découvert ce roman avec la série prénommé Dietland. Une séquence m'a fait réfléchir sur quelque chose que je n'avais jamais réalisé avant. J'ai donc voulu lire le roman pour savoir s'il était plus complet dans la réflexion.
J'invite TOUTES les femmes à lire ce roman. Il n'est pas parfait, il est inégal dans son contenu, ce n'est pas le roman féministe du siècle... Mais en dépit de quelques maladresses et quelques hésitations de fond, j'ai été encouragée à reconsidérer certaines de mes pensées : peu importe que l'on soit grosse, laide, jolie, mince, maigre, nous serons chosifiées par une grande partie de la population masculine. En lisant (in)visible, j'ai repensé à Virginie Despentes qui dit que souvent après avoir vécu un viol ou une agression sexuelle, on s'enlaidit pour passer inaperçu: "Post-viol, la seule attitude tolérée consiste à retourner la violence contre soi. Prendre vingt kilos, par exemple. Sortir du marché sexuel puisqu'on a été abîmée, se soustraire de soi-même au désir. En France, on ne tue pas les femmes à qui s'est arrivé, mais on attend d'elles qu'elles aient la décence de se signaler en tant que marchandise endommagée, pollué."
Mais ses mots de Despentes, concernent les femmes comme moi. Des femmes qui se sont enlaidies dans le but de ne plus attirer la gente masculine. Qu'en est-il de celles qui ont toujours été en dehors des critères de beauté depuis toute petite? Celles qui n'ont jamais côtoyées les Hommes? Quel regard ont-elles sur nous? Ce qu'elles croient sur nos rapports avec les Hommes? Croient-elles que les Hommes nous traitent comme des princesses? Que nous sommes plus respectées? Et c'est cela que j'ai adoré, lorsque la protagoniste réalise en fait que le problème ne vient pas de son poids mais des Hommes en général, de toute l'hypocrisie patriarcale.
Autre citation, celle tirée du roman de Sarai Walker, que je vous partage car JE L'ADORE. Cette citation, est devenue presque symbolique, je la partage à chaque fois que j'aborde la misandrie naissante de ce siècle (il faut bien comprendre que les féministes ne sont pas misandres, mais que la misandrie née probablement d'un féminisme qui n'est pas écouté, d'un féminisme que l'on veut taire, d'un féminisme dont on se moque).
Voici la citation :"Jennifer est la conséquence d'une certaine forme de terrorisme. Dès l'enfance, les petites filles sont éduquées dans la crainte de l'homme néfaste. Nous sommes terrifiées à l'idée que ce monstre nous harcèle, nous viole, ou pire, nous assassine. Incapables de différencier les bons des mauvais, nous en arrivons à nous méfier de tous les hommes. de fait, on déconseille aux femmes de sortir seules la nuit, on leur impose des tenues vestimentaires appropriées, on leur interdit de parler aux inconnus, on leur reproche d'être trop séduisantes, etc. Sans oublier les cours d'autodéfense, les pailles anti-GHB, les bombes lacrymogènes et les sifflets antiviol. Nous vivons dans la peur constante d'être attaquée par les hommes. Ne s'agit-il pas d'une forme de terrorisme?" Peur de prendre le train, peur de sortir le soir, crainte d'être harcelée selon ce qu'on porte, crainte de ce qu'on pourrait mettre dans notre verre, peur de rencontrer un homme qui nous bat ou pire, etc... Les femmes vivent dans la peur comme en temps de Guerre? Et comment pouvons-nous répondre à cette peur? N'avons-nous pas toutes eu ce rêve de révolution pour en finir avec cette peur? Cette peur qui n'est pas écoutée, ou parfois moquée, cette peur qui est si souvent dénigrée ou même omise, n'est-elle pas celle qui fait naître la haine des hommes dans le coeur de ses femmes qui ne sont jamais prise en compte?
Si vous voulez savoir comment les femmes de ce roman répondent à cette peur, je vous encourage à lire ce roman.
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