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Critique de chartel


Ce recueil regroupe des "microgrammes" composé par Robert Walser dans les années 1920, ce qu'il appelait son territoire du crayon. Ils n'avaient pas pour fonction d'être publiés, ils ont été trouvés bien après la mort de l'écrivain, ils couvraient les marges et les interstices de papiers à lettre et d'enveloppes postales, des sortes d'esquisses, d'exercices d'écriture, d'étapes de travail pour un auteur qui, à l'époque, se voyait refuser ses projets d'édition et n'écrivait plus que des "feuilletons" pour des revues et des journaux.
Et cet ensemble de courtes proses est terriblement drôle. On ne se plie pas en quatre en se tenant les côtes, mais on a toujours le sourire. Robert Walser s'amuse, par un ton décalé, à peindre un narrateur (Robert Walser?) quelque peu étrange qui cherche à embrouiller son lecteur en passant sans logique apparente d'un sujet à un autre, n'hésitant pas à le laisser seul face à des récits incomplets ou en s'aventurant dans des longs discours volontairement incohérents (on pense souvent à la phrase proustienne).
Et si nous ne pouvons pas parler de poésie pure, ces textes dessinent un univers précieux et délicat, où la beauté transparaît dans chaque phrase, dans les sujets les plus triviaux. C'est peut-être ça la grande littérature, nous présenter la beauté comme une évidence.
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