AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de clude_stas


Ce premier tome rassemble différentes histoires courtes d'un sympathique petit garçon de la région liégeoise (en fait, son école se trouve entre Visé et Liège). Il est surnommé P'tit Bout d'Chique et vit avec ses parents, des gens honnêtes et simples. Il vit plusieurs aventures drôles et bien souvent émouvantes car empreintes de nostalgie.
François Walthéry, le créateur de Natacha, a publié les premières planches de P'tit Bout d'Chique en 1975 et, pendant quelques années, a régulièrement repris ce personnage jusqu'à ce que Mittéï en fasse le sien (dès 1994). Il me semble évident que ce petit garçon à la chevelure noire en bataille, aux grands yeux étonnés par le monde, au visage ouvert et souriant, est, en fait, une projection de François Walthéry lui-même. Nous sommes clairement dans un village où il n'y a guère de circulation dans les rues. Et l'image des parents – le père avec une casquette et en sabots de bois, la mère au foyer – évoque, je dirais, les années 1950. Il y a beaucoup de tendresse pour cette époque, quand les enfants jouaient en rue ou dans la campagne avec trois fois rien, quand les parties de pêche étaient des épopées, quand les grands-parents étaient encore la mémoire de toute une communauté. L'épisode où, dans le grenier de sa maison, P'tit Bout d'Chique lit des bandes dessinées d'avant-guerre et rencontre le Spirou de Rob-Vel et les Tif et Tondu de Ferdinand Dineur, est très révélateur. Un autre hommage aux dessinateurs de Spirou est (très mal) dissimulé dans l'épisode urbain ; les néons et les enseignes des commerces sont, en réalité, des noms devenus mythiques : Peyo, (Maurice) Tillieux, Will, (Charles) Degotte, (André) Franquin, etc.
Par ailleurs, François Walthéry évoque, toujours avec humour, les tensions au sein du couple, les problèmes de la séduction, la bêtise des pimbêches, l'inanité de la guerre…
Le graphisme de Walthéry, à cette époque, est, pour moi, à son sommet. Dynamique et élastique sans être heurté, il est dans la suite des illustres prédécesseurs du magazine Spirou. Il est clairement l'écho de celui de Natacha, l'hôtesse de l'air. Ainsi quelques planches au crayonné prouvent à quel point Walthéry est un grand dessinateur.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}