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Critique de iris29


Lorsque l'actrice , productrice (et grande lectrice...), Reese Witherspoon, dit que ce livre est impossible à lâcher, elle a raison...
Roman à suspens, mais aussi roman d'atmosphère .
Roman nostalgique d'une adolescence perdue, prise de conscience que le moment est peut- être venu de payer la grosse "bêtise" qu'on a faite , seize ans auparavant, quand les filles étaient jeunes ados , insouciantes, ivres de liberté, et unies comme les cinq doigts de la main. Elles étaient quatre , mais un jeune homme était tout proche de leur cercle infernal... Celui d'une amitié qui démarre sur un mensonge, sur un quai de gare, alors que Isa et Fatima allaient faire leur rentrée au pensionnat où déjà Kate et Thea avait bâti leur amitié , établi leur règles, " Les Cinq règles du mensonge. le but : mentir à tout le monde, mais jamais entre elles, savoir quand s'arrêter. Et seize ans après , il est peut- être temps...
Un os a été découvert dans la vase. Celle de cette eau qui menace d'engloutir le moulin, où habite Kate. Où elle habitait avec son père, où elles ont passé tout le temps qu'elles ne passaient pas au pensionnat. Une énorme décision a été prise et seize ans après , les conséquences menacent le quatuor.
Menace la vie que deux amies se sont construites, avec compagnons et enfants.
Menace Thea déjà si fragile, si "sur la corde raide".
Et menace Kate , celle qui s'agrippe à son passé de toutes ses forces.
Aussi seize après, elle envoie un message ,à ses trois amies qui répondent aussitôt :'J'arrive".
En souvenir du passé , de leur amitié, des merveilleux moments passés au moulin, mais aussi, par peur, par solidarité, par complicité...
Complice de quoi ?
Et bien, faites le chemin , de la gare Victoria de Londres, au moulin des Brisants noirs... Son estuaire, la brise, les sternes qui volent, sa marée qui en empêchent l'accès.

C'est un roman d'ambiance : la nature , un moulin isolé, un village à trois kilomètres, qui seize après, perd tous ses commerces.
Et si la trame du suspens, c'est la découverte d'un os humain , il n'y a pas d'enquête policière; la recherche de la vérité est ailleurs. Dans les questions d'Isa, dans l'affolement de Fatima, dans l'auto destruction de Thea...
Le malaise se répand comme le sable qui menace de détruire le moulin. le malaise d'Isa , jeune maman en pleine symbiose avec son nouveau né, qui a énormément de mal à la lâcher. C'est tellement bien décrit, ce lien si particulier qui vous inonde et vous transperce par sa puissance et son côté irréversible... Malaise face à l'ambiguïté d' Isa qui risque de perdre toute la petite vie douillette qu'elle s'est construite avec son compagnon.
Et malaise aussi face au caractère de ces quatre adolescentes, qui mentent comme elles respirent, qui s'en amusent, et qui se moquent de tout ce qui n'est pas le petit cocon du Moulin. le duo de tête et puis les deux suiveuses. Quatre gamines craintes et forcément détestées , que le lecteur a bien du mal à trouver sympathiques.
Mais ça fait partie de la force de ce roman , de sa singularité. Ça passe ou ça casse...
Un roman qui a une vraie gueule d'atmosphère . Mon préféré de Ruth Ware.



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