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Critique de Eroblin


Qu'est-ce qui pousse Alice à fuir son mari, star de rock vieillissante, alors qu'elle vit avec lui depuis treize ans et qu'elle n'a jamais émis devant lui la possibilité de le quitter ? Elle ne le sait pas elle-même ; tout ce qu'elle sait c'est qu'elle devait partir, « faire un break » comme elle l'annonce à sa mère. Mais pour aller où, faire quoi ? Sa fuite est vite interrompue car elle se retrouve coincée dans une bourgade paumée de l'Orégon –Waiden- son mari lui ayant coupé toutes ses cartes de crédit. Pour pouvoir repartir, elle est obligée de se dégotter un boulot et n'a d'autre choix que de se prendre une chambre dans un hôtel minable où d'autres égarés de la vie ont échoué : Ruth une prostituée, strip-teaseuse la nuit, Percy qui n'a plus toute sa tête… Dans cette petite ville où tout le monde se connaît, s'observe et se juge, Alice fait la connaissance de Webb Cooley employé dans une supérette. Il est sorti de prison depuis peu, après y avoir passé vingt ans pour le meurtre de sa femme. Une chose est sûre c'est qu'on ne pardonne pas à Waiden, et tout le monde, de son patron aux clients, le regarde comme s'il n'était qu'un pestiféré et le traite en conséquence. Mais pas Alice parce qu'elle ne sait pas, Webb lui a bien dit qu'il avait fait de la prison mais elle ne va pas plus loin, et lui se tait. Leur relation est fragile, mal vue et si Alice se moque du qu'en dira-t-on, Webb lui attend le coup qui s'abattra, quelqu'un dans la ville finira bien par expliquer à Alice les raisons pour lesquelles il a été condamné à 20 ans de prison. Ces quelques jours où tout semble possible, permet aussi à Alice de s'interroger sur elle-même, sa relation avec Chick, ses anciennes ambitions qu'elle a étouffées un peu trop facilement. Quant à Webb, c'est peut-être aussi le moment de se pardonner, de recommencer à vivre.
Ce roman m'a beaucoup plu, l'écriture est fluide, belle aussi : en peu de mots l'atmosphère s'installe faite de tristesse, de résignation, on sent une solitude aussi qui colle aux pages : que ce soient Alice, Webb, Georges le propriétaire de la supérette, Lester l'avocat de la ville ou même le sale môme qui vient défier Webb dans le magasin, tous sont seuls et perdus dans l'incapacité de se donner un objectif dans la vie. Mais on ne sombre pas dans le désespoir pour autant, le passage d'Alice dans la ville sert finalement de catharsis pour elle et ceux qui la fréquentent : Ruth quitte Waiden, Webb reprend son destin en main et Alice s'accepte enfin. Un auteur à découvrir.

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