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Critique de Woland


Death and the Maiden / Lettre Exprès Pour Miss Grace


Là aussi, petite déception même si l'on fait de son mieux pour suivre l'auteur livré à lui-même. le décor : un collège (rappelons que, aux Etats-Unis comme dans les pays anglo-saxons, le terme s'applique à des établissements universitaires). le moment : la préparation du grand bal de fin d'études. L'assassinée (enfin, la première): Grace Hough, personnage ambigu et peu sympathique somme toute, qui, après avoir rompu avec le séduisant Steve Carteris (qui sera certainement élu "roi du Bal"), a esquissé une liaison avec un professeur (mais oui, je vous assure ! ), Robert Hudnutt, lequel n'est autre que le mari de la directrice de l'établissement, Penelope. Comme toujours (ou presque), une narratrice : Lee Lovering qui signe au commissionnaire pour la dernière lettre exprès que recevra Grace, partie se maquiller dans sa chambre. Des lettres exprès pour Grace, qui n'est pourtant pas une beauté, elle en a vu défiler des tas depuis quelques semaines et, bien entendu, sa curiosité est éveillée, comme chez toutes celles qui ont de même remarqué ce curieux manège. Mais je vous rassure, Lee n'est pas le genre à courir décoller à la vapeur l'enveloppe de la lettre pour voir ce qui y est écrit . Ce qui fait que nous ne l'apprendrons qu'à la toute fin ...

En fait, si ce soir-là toutes les jeunes filles revêtent leurs plus beaux atours, ce n'est pas encore pour le bal tant attendu mais pour une représentation de "Phèdre" durant laquelle beaucoup d'entre elles comptent s'éclipser pour aller prendre un verre avec leur boy-friends, dans un bar très couru situé pile en face du théâtre. Disons que la soirée se passe plus ou moins bien et que Grace, cramponnée au bras d'un curieux officier de marine à la flamboyante toison rousse, annonce à ses amis de ne pas s'inquiéter si elle rentre tard.

Seulement, le lendemain, toujours pas de Grace alors que son frère, Jerry, dont Lee est amoureuse, se trouve immobilisé depuis des semaines à l'infirmerie et, en parallèle, la nouvelle, annoncée par la police en la personne du lieutenant Timothy Trant, que le corps d'une jeune fille a été retiré de la rivière voisine et que, le médecin du collège s'opposant à toute déplacement de Jerry, il faudrait que quelqu'un se dévoue et passe à la morgue du comté pour voir si, par hasard ...

Sans que le hasard n'ait rien à voir dans l'affaire, Grace Hough est bel et bien morte et c'est son cadavre qui gît à la morgue.

Je vous laisse imaginer la suite. La stupeur, l'agitation, le chagrin pour certains, l'indifférence et l'inévitable phrase : "Elle l'a bien cherché ! " ou "J'ai toujours dit qu'elle finirait mal" pour d'autres, et les policiers qui poussent derrière pour savoir entre autres qui pouvait expédier toutes ces lettres à Miss Hough.

Contrairement à ce qu'il se passe dans "L'Assassin est à Bord" (mais ici, il s'agit bel et bien d'une traduction et non d'une adaptation, signalons-le), le lecteur a bien du mal à deviner qui est l'assassin de Grace puis de Norma (par ailleurs grande ennemie de Grace et qui ne cessait de se moquer d'elle comme, à vrai dire, elle se moquait un peu de tout le monde, et souvent avec la plus implacable cruauté). N'empêche, cela n'"accroche pas." Je ne saurais dire pourquoi avec exactitude. Trop de stéréotypes, peut-être ? Ou alors mon admiration sans bornes pour le quatuor Jonathan Stagge ? Bref, il me manque quelque chose - l'humour peut-être, cet humour que l'on débusque à chaque page des romans de Stagge avec Westlake, mais aussi de la série des "Puzzles".

On trottine certes à la suite de l'auteur, on s'entête, on veut savoir et, si la fin est assez surprenante, elle ne suffit pas, par son coup d'éclat, à pallier la mollesse de l'ensemble. Enfin, ce n'est que mon opinion et libre à vous de ne pas la partager. Un classique en tous cas, dans le genre policier US des années quarante. Bonne lecture. ;o)
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