Des questions se bousculent dans ma tête et je tente - autant que je le peux - de les effacer à coups de verres.
Est-ce qu'il a souffert ?
Est-ce que lui a plus mal que nous ou est-ce l'inverse ?
Est-ce qu'il n'est plus rien ?
C'est une notion qui m'échappe et pourtant je ne suis pas croyant.
Je n'ai envie de parler à personne. Je me suis levée avec l'envie de rester recluse dans cette chambre d'hôtel, de dire au monde qu'il n'a qu'à continuer de tourner sans moi. Après tout c'est bien ce qu'il ferait si je n'y étais pas. Alors pourquoi ne commencerait-il pas aujourd'hui ?
Face à nos peurs et nos doutes, nous sommes seuls. On peut avoir des tas d’amis, de gens qui pensent à nous, la lutte reste intérieure.
Je rentre à pied, le coeur traînant derrière moi comme les casseroles derrière une voiture de jeunes mariés. Il rebondit sur le trottoir, se heurte à un réverbère, trempe dans le caniveau. Il bute et souffre à chaque marche de l’escalier de l’immeuble.
Je souris et à l’intérieur, c’est moi qui suis morte.
Froide.
Brisée en mille morceaux.
Comment peut-on vivre avec quelqu’un, tout lui donner, l’aimer vraiment et se réveiller un jour avec le sentiment que l’on n’est plus à sa place ? C’est ce qui s’est passé pour moi et même si je l’ai vécu et ressenti, je ne le comprends pas. Sa présence me manque, les habitudes que l’on avait prises.
Il y a des gens que l’on croise et qui l’espace d’un instant vous offre de la lumière, de la chaleur humaine, juste ce qu’il faut pour vous redonner la force d’avancer.