D'où venons-nous ?
Voici la grande question à laquelle s'est confronté notre cher
Bernard Werber.
Dans ce livre qui combine thriller paléontologique et roman d'aventure, il remonte aux origines de l'Homme.
L'enquête commence suite au meurtre du Pr Adjemian, scientifique réputé pour ses recherches sur le fameux « chaînon manquant ». Ce décès prématuré l'empêche de révéler au monde sa grande découverte sur le secret de l'humanité.
Passionnés par le sujet, Isidore Katzenberg journaliste et Lucrèce Nemrod, stagiaire dans le même domaine, vont tenter ensemble de percer le mystère.
C'est une enquête pleine de rebondissements dans laquelle
Werber nous entraîne. Mais pas seulement.
Comme à son habitude, il alterne les chapitres courts de son histoire principale avec une autre histoire parallèle. Pour cette seconde histoire, il nous emmène au fin fond de l'Afrique de l'Est il y a 3,7 millions d'années. Nous suivons alors l'existence de IL, un petit primate africain et mâle dominant qui vit avec sa horde.
J'ai aimé les petites transitions subtiles que l'auteur faisait parfois entre les deux histoires.
L'enquête avec notre binôme de journalistes nous emmène à travers des décors bien variés. Que ce soit pour des courses poursuites en pleine ville, en passant par une usine high-tech d'abattage de porcs, pour finalement atterrir en Tanzanie. Leur périple va les amener à faire des rencontres où chacun explique sa théorie sur nos origines. Nombreuses sont fantasques et peu crédibles, mais ces croyances sont très souvent liées à la culture et aux conditions de vie du personnage, ce que j'ai trouvé assez intéressant.
L'ensemble est parsemé de petites touches d'humour que j'ai également apprécié.
Notre duo de journalistes est plutôt attachant : entre Isidore qui ressemble à un gros nounours zen et Lucrèce une rousse fougueuse et bagarreuse. Tout semble les opposer mais pourtant, ils sont plutôt efficaces.
Par contre, j'ai trouvé le dernier tiers du livre vraiment rocambolesque et un peu lassant.
le passage où Lucrèce et Isidore sont condamnés à mourir dans l'abattoir et que les porcs se mettent à les sauver en mordant leurs liens et en formant une pyramide pour qu'ils escaladent sur eux pour s'enfuir... tout ça parce qu'ils ont conscience que deux humains peuvent sauver leur cause animale! C'est du grand n'importe quoi!
J'ai trouvé aussi que la répétition de la scène des voleurs de la patte à cinq doigts devenait vraiment lassante! Ça devenait presque interminable!
Enfin,
Werber parvient à mettre un lien entre ses deux histoires avec une grande perspicacité. En définitive, on comprend pourquoi il décrivait depuis le début le cheminement de IL, ce petit primate qui semblait être un animal parmi tant d'autre, et pourtant...
Bref, mis à part quelques passages très tirés par les cheveux, cette lecture était agréable mais sans plus. Ce n'est pas le roman que je recommanderais pour découvrir l'auteur. Ceci dit, ce n'est que mon avis.