Le style est bon, agréable à lire et fluide. le roman se lit bien et vite, et les quelques coquilles grammaticales, orthographiques et sémantiques ne nuisent pas à l'ensemble.
Ce roman est un hymne à la protection des océans et de ses espèces, une critique de notre société, que l'auteur décrit en opposant deux sociétés distantes de 400 ans: une société utopique et un monde pollué et nombriliste. Il tient d'ailleurs plus du conte philosophique et ésotérique que du roman à proprement parler.
Malgré ses points positifs, je n'ai pas adhéré à ce récit, pour différentes raisons:
+ il y a beaucoup trop de répétitions que ce soit dans les introspections des personnages ou via les scènes racontées deux fois ( par les deux protagonistes de la scène en question le plus souvent) qui n'apportent rien à l'intrigue ou à la construction des personnages. L'auteur nous narre même une scène la transformation d'Aydan en triton alors que l'ellipse temporelle et les quelques indications scénaristiques qui l'évoquaient suffisait largement pour imaginer la scène.
+ il y a pas mal de petites incohérences, qui sans nuire au récit, m'ont agacée, car elles faisaient perdre de la crédibilité au récit ou aux personnages Véralis qui chante sur son bateau, les yeux fermés et ne sent pas la tempête venir, alors qu'elle navigue souvent et que les tempêtes impromptues sont fréquentes ??? Tara qui ne s'est jamais battue de sa vie et assomme un garde inexpérimenté avec une prise qu'elle n'a jamais effectuée ???? si elle l'avait assommé sans le vouloir, ça aurait été, pour moi, bien plus crédible; Tara qui part dans l'intention de voyager dans le passé pour sauver son frère et tombe des nues quand un autre personnage parle de voyager dans le passé, l'auteur souligne même qu'elle y croyait sans y croire, mais si elle ne croit pas au récit de son frère, pourquoi part-elle? C'est quand même le postulat de départ de l'aventure? S Autre petite incohérence qui m'a agacée, toujours autour du personnage de Tara : Alessio dit à Tara qu'il ne navigue pas pour l'argent, qu'il se fiche de l'argent et quand elle le retrouve, elle a peur qu'il la dénonce pour de l'argent???? . Ce ne sont que des petits détails, mais moi ça m'a agacée.
+ L'univers créé repose sur une religion inventée par l'auteur qu'il décrit à mon sens trop tôt dans l'histoire, dans une des premières lettres d'Aydan. On ne s'attend pas à ce qu'un mec qui débarque sans comprendre comment dans un monde qui n'est pas le sien, commence par s'interroger sur la philosophie ou la religion du coin. Il me semble qu'il a d'autres chats à fouetter ! Il accepte d'ailleurs son sort avec une facilité déconcertante et, ma foi, peu crédible ! C'est ce genre de détails qui donne clairement l'impression que l'auteur a créé son univers pour servir son propos (écologie, protection des océans et critique de notre société) et que cet univers n'existe pas pour lui-même. Ces passages ne m'ont d'ailleurs pas passionnée.
+ il y a de très beaux passages, introspectifs ou sur le chant, la nature, les baleines, très bien écrits, mais trop longs, tellement longs qu'ils n'échappent pas à des redites. Ces passages auraient gagné à être structurés, réorganisés, et élagués pour souligner leur beauté, car moi du coup j'ai retenu leur longueur.
+ je n'ai pas accroché non plus aux personnages. Véralis est imbuvable d'un bout à l'autre du roman et son passé ne suffit pas à nous donner envie de la plaindre. Je n'ai pas accroché au personnage d'Aydan, ni à ses lettres. Tara est, je crois, le personnage qui m'a posé le plus de problème, car je ne l'ai pas trouvé assez structuré. Elle est tout et son contraire, elle n'est pas du tout crédible. Alessio est un personnage intéressant, atypique, mais il manque lui aussi de profondeur et son "originalité" finit par être son plus grand défaut, il en devient franchement agaçant.
Malgré toutes ces critiques, je pense que l'auteur a du potentiel. Son idée est originale, il écrit bien, il y a de très beaux passages. Il est juste tombé dans pas mal d'écueils de jeunes auteurs, mais je ne doute pas qu'il ira loin.
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