Entre la judaïté et la christianité, entre les affaires et la culture, entre la femme et l’homme, entre le genre et la personnalité, entre la non-valeur et la valeur, entre la vie terrestre et la vie supérieure de l’esprit, entre le néant et la divinité, l’humanité a à nouveau le choix.
Les hommes dominés par l’idée de l’accouplement sont des Juifs qui s’ignorent ; et c’est là, en définitive, le point de rencontre le plus frappant qu’on puisse relever entre la féminité et la judaïté.
Il ne s’agit pas de vouloir faire de la femme une sainte, il ne s’agit que de savoir si elle va être capable de se faire une idée de sa propre existence et de prendre conscience de sa responsabilité. Si elle veut même la liberté. S’il y a la moindre chance de la voir un jour se pénétrer d’un idéal, suivre son étoile, en un mot rendre vivant en elle l’impératif catégorique.
Car c’est ainsi seulement qu’on pourrait parler d’émancipation des femmes.
Jamais peut-être aucun livre n’aura tant honoré la femme que celui-ci.
Le problème de la femme et le problème du Juif se ramènent à celui de l’esclavage et doivent être résolus de la même manière. Il n’est permis d’opprimer aucun être humain, même qui ne serait heureux que sous l’oppression.
Le Christ était juif, mais il ne le fut que pour surmonter en lui-même entièrement la judaïté. Car qui a vaincu le plus grand doute est aussi le plus croyant, qui s’est élevé au-dessus de la négation la plus désolée de toutes les valeurs, l’homme capable de les affirmer le plus positivement. La judaïté a été le péché originel du Christ ; la victoire qu’il a remportée contre elle, ce qui le rend plus grand que le Bouddha, Confucius et les autres grands maîtres spirituels.
Le christianisme est héroïque, alors que le Juif, n’étant jamais tout entier dans ce qu’il fait, est toujours lâche et représente l’antithèse même du héros.
Aucun problème n’existait véritablement pour Spinoza, en quoi il apparaît comme authentiquement juif. […] Le système de Spinoza, dans son monisme et son optimisme absolus et dans son harmonie parfaite dont Goethe a fait son remède, est le contraire d’une philosophie d’homme fort : c’est une philosophie de fermeture, une philosophie d’homme malheureux cherchant le bonheur et ne le trouvant pas, par manque total d’humour.
Spinoza fait preuve dans toute son œuvre du plus pur esprit juif et fait voir en même temps clairement quelles en sont les limites : je pense ici à son incompréhension de l’idée de l’Etat et à son adhésion à cette idée hobbesienne selon laquelle l’état primitif de l’humanité aurait été un état de « guerre de tous contre tous » qu’à son incompréhension encore plus grande du libre-arbitre […].
Que le besoin de l’accouplement soit chez le Juif organique, cela est bien montré déjà par l’incompréhension que rencontre chez lui tout ce qui est ascèse ; mais ce besoin est encore encouragé par les rabbins, qui spéculent sur la perpétuation de la race, et par le style même de la tradition orale, qui exige la procréation pour fonctionner […].
L’idée de citoyenneté est pour le Juif absolument transcendante ; c’est pourquoi il n’y a jamais eu au sens véritable du mot d’Etat juif et ne saurait y en avoir.