AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jainas


jainas
04 décembre 2018
C'est sans attentes particulières mais en ayant beaucoup aimé Seul sur Mars que j'ai ouvert Artémis, second roman d'Andy Weir… qui ne se révèle malheureusement pas à la hauteur de son prédécesseur.

Il se lit pourtant plutôt bien, ce récit de casse spatial dans lesquels le lecteur va suivre les aventures de Jazz, citoyenne de la station lunaire Artémis et contrebandière à la petite semaine hautement débrouillarde, qui va accepter un boulot qui va vite se révéler bien plus dangereux que ce qui était prévu : il y a du rythme, de l'action, et puisque Weir est aux commandes, pas mal de science utilisée à fort bon escient et de manière réaliste tout au long du récit (Et oui, faire de la soudure dans le vide spatial en faible apesanteur, c'est toute une affaire et ça demande un sacré coup de main !)
Mais hélas la sauce ne prend pas. le manque de profondeur psychologique que l'on pardonnait à Mark Watney grâce à son humour et à la forme de narration passe ici beaucoup moins bien. Car si Weir est sans surprise très bon sur les aspects techniques et la science dans l'espace, il est beaucoup moins à l'aise pour construire des personnages en tant que personnes nuancées et complexes... Jazz était je pense censée être une anti-héroïne gouailleuse, mais elle manque d'épaisseur et parait simplement immature et égocentrique, ce qui mène le lecteur à se désolidariser assez vite de ses choix les plus douteux... qui sont malheureusement assez nombreux.

Et structurellement, si le tissu organisationnel de la station tel qu'elle est décrite est plutôt solide et bien construit, il a malgré tout une faille structurelle vraiment surprenante et un peu trop facile, avec ses forces de polices complètement sous-dimensionnées et surtout l'absence quasi total de système judiciaire.
Je m'en suis rendu compte en lisant ce très bon article : How Will Police Solve Murders on Mars? https://www.theatlantic.com/.../2018/09/mars-pd/569668/ Je vous traduis le passage qui m'a plus particulièrement interpellé : « Dans l'environnement Martien précaire, où tant de choses reposent sur le fonctionnement efficace et sans accroc des systèmes artificiels nécessaires à la survie, un saboteur pourrait trafiquer les générateurs d'oxygène ou désactiver de manière fatale un sas essentiel. Quand la vie humaine est si intégralement dépendante de son environnement technique, nous ne devrions pas considérer de tels actes comme de simples crimes (…) Dans un sens extrêmement littéral, ce seraient des crimes contre l'humanité –voir même, sur une échelle suffisante, des tentatives de génocide. »

En lisant ça je me suis rendu compte que si le manque de moyens légaux et judiciaires en place dans la station pour prévenir la criminalité avait de manière inconsciente mise à mal ma suspension d'incrédulité, l'absence quasi-totale de conséquences des actions de Jazz avait fini par la faire éclater... sans qu'elle soit assez sympathique au lecteur pour que ce dernier soit prêt à pardonner la faiblesse scénaristique pour la satisfaction de lui voir une fin heureuse. Dommage !
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}